Innovation Pédagogique et transition
Institut Mines-Telecom

Une initiative de l'Institut Mines-Télécom avec un réseau de partenaires

Outils d’analyse

Articles de cette rubrique

  • Enseignement professionnel // Formation professionnelle ?

    Enseignement professionnel et formation professionnelle ne sont pas seulement des dispositifs d’une assise institutionnelle très différente. Ce sont aussi des cultures dans lesquelles se construisent tous les jours les acteurs présents en éducation. Et des cultures qui se déclinent dans la conservation d’expérience et dans le maintien de réseaux…
    Il est peut-être possible de tirer parti de ces systèmes et de ces cultures, dans une perspective de métissage, qui ne consiste pas à les fusionner mais à transformer ces différences en ressources pour l’apprenant.
    N’est pas déjà le cas avec des chefs d’établissement qui présentent des profils de triple identité d’anciens professionnels, d’enseignants et de responsables de formation ?

  • Activité générée, activité générante ?

    Dans la logique de la pensée occidentale, soucieuse d’accompagner transitions collectives et transitions individuelles, un lien est établi entre savoirs sur les dynamiques présentes dans les actions et recherche de solutions. Cette voie n’échappe pas au risque de technosciences ou de techno-solutions : au total, en projetant sur l’engagement d’activité les catégories mentales en usage dans l’analyse de l’activité, les recherches risquent fort de retrouver à l’arrivée les catégories présentes au départ, et de ne pas rendre compte de l’activation, de l’émergence de cet engagement dans l’action. Une autre voie parait possible : plutôt que s’intéresser au détail des possibles d’activité tels qu’ils découlent des activités passées, s’intéresser, en amont, conformément à une logique d’entrée par l’activité, à l’activité de construction de possibles d’activité. Cette voie suppose probablement une approche par l’expérience et une sensibilité aux rôles des acteurs et aux rapports sociaux dans l’engagement des actions.

    6 novembre 2023 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 283 visites 0 commentaire
  • Énoncer l’activité ou la vivre ?

    Considérer les analyses d’activité comme des discours sur l’activité et ne pas les confondre avec les activités elles-mêmes est probablement fondamental en formation professionnelle. Connaitre (cum-naitre) une activité suppose de la vivre. Ce constat émerge aussi bien de l’expérience familière que des recherches sur l’activité, en particulier lorsque ces recherches se donnent pour objet les rapports entre pensée, discours et action.

    10 octobre 2023 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 365 visites 0 commentaire
  • Quel statut pour l’activité dans une "pensée transformation" ?

    L’activité : un concept pour les sciences sociales, un construit d’expérience pour les organismes vivants

    Entrer par l’activité comme nous venons de le faire est une entrée conceptuelle. Conjuguée avec l’entrée par l’action (https://www.cairn.info/revue-savoirs-2023-1-page-81.htm ) elle peut rendre compte de constructions intellectuelles et professionnelles variées, mais elle d’abord un construit, un vécu d’expérience : les êtres vivants se sentent-en-activité et donc en transformation.

  • Indispensable travail empirique

    Dans une approche privilégiant l’entrée activité en sciences humaines, la recherche est elle-même considérée comme une activité. Ce qui conduit à faire le constat que ce sont les opérations empiriques qui permettent de préciser l’objet réel des recherches.
    Des confusions apparaissent entre ce à quoi on croit accéder et ce à quoi on accède effectivement. L’usage fréquent de l’analyse de contenu des discours conduit à faire l’hypothèse que l’on croit accéder à des activités alors qu’on accède en réalité à des discours d’intentions. Les constructions discursives (énoncés) et les constructions mentales (représentations) ne se recouvrent pas, même si les constructions discursives sont souvent un moyen d’accès aux constructions mentales. Il convient de distinguer objet et moyen d’accès.
    Les questions à se poser deviennent simples : sur quoi j’ai voulu produire des représentations et des savoirs ? Sur quoi j’en ai produit effectivement ? La recherche telle qu’elle se fait, se situe dans l’empan de cette interrogation.

  • Enseignement supérieur : professionnaliser les filières universitaires, universitariser les filières professionnelles ?

    Une discipline est-elle une organisation de savoirs ou une organisation d’activités ? L’ingénierie est-elle une science ou une activité ? Peut-on différencier les résultats de recherches comme produits d’activités, et la science comme jugement de valeur sur des résultats de recherche ? Peut-on distinguer chercheurs et ‘scientifiques’, dont la référence est si souvent invoquée pour ses effets d’autorité dans la vie sociale. Autant de questions à affronter dans le passage malaisé entre activité professionnelle et activité de recherche.
    Le paradoxe pourrait consister à confondre intention légitime de reconnaissance sociale d’une activité professionnelle, et usage des formes traditionnelle de reconnaissance fondées sur le paradigme théorie/pratique et ouvrant la voie à académismes et techno-solutionismes (A. Barthes).
    La reconnaissance et le développement de pôles d’enseignement supérieur multifonctionnels organisant/distinguant selon leur logique formations professionnelles et formations à la recherche dans les champs de pratiques peut peut-être y contribuer.

  • Le mystérieux cycle itératif de la conduite des actions

    La conduite des actions s’analyse comme une mise en relation cyclique, itérative entre représentations finalisées et finalisantes.
    Les représentations finalisées sont les représentations que se font des sujets de leur environnement, d’eux-mêmes ou de leurs propres activités, orientées par les processus de transformation dans lesquels ils sont déjà engagés. Les représentations finalisantes sont les représentations que se font les sujets de ce qui est souhaitable pour leurs activités, pour eux-mêmes, pour leurs environnements.
    La distinction finalisé/finalisant est un outil théorique pour analyser les activités de conduite des actions, pas pour les concevoir ou pour les évaluer. Le discours managérial, très présent dans les formations professionnelles tend à énoncer et à valider les activités professionnelles sous forme de tâches, de fonctions à remplir, formalisées dans des fiches de postes. La distinction finalisé/finalisant n’est pas une distinction linéaire, temporelle, relative à l’organisation de l’action. Ce n’est que l’organisation de l’action qui suppose une logique temporelle des activités constitutives de l’action : organisation d’étapes successives susceptibles d’ordonner leur performation.

  • Devenir soi-même comme les autres : l’injonction de subjectivité

    L’injonction de subjectivité est un outil d’analyse des actions développées par des acteurs en position de pouvoir sur l’engagement d’activité d’autrui, et visant à obtenir d’autrui une activité de construction de sens autour de leur propre activité.
    De telles actions d’influence sont présentes aussi bien dans le discours social que dans le discours de formation. Elles peuvent être résumées par la formule : « se mobiliser pour se construire », et être rapprochées de deux autres modes contemporains d’articulation entre production et mobilisation des sujets : « se construire pour être mobilisable » et « se construire en se mobilisant ».
    Cet outil permet d’identifier les conceptions de rapports sociaux et les intérêts d’acteurs ; il ne permet pas pour autant d’analyser les rapports sociaux eux-mêmes, et leur évolution. L’analyse des interactions effectives en situation reste toujours à faire.
    Promouvoir l’arrivée d’un ‘nouveau monde’, centré sur la subjectivité et sur le plaisir d’être cause de cause de ses propres actes ne s’inscrit-il pas dans l’histoire de la culture occidentale…

  • La communication à soi : une activité secrète universellement repandue

    Beaucoup de naïvetés et d’auto-illusions sont régulièrement proférées sur la question du sens.
    De la même façon que l’apprentissage ne peut pas consister en une simple appropriation d’un élément’ extérieur (cad le savoir, https://www.innovation-pedagogique.fr/article8610.html ) la construction des sujets par eux-mêmes ne peut pas consister en simple appropriation/transmission de valeurs. Il faut probablement s’intéresser aux voies par lesquelles les sujets construisent le sens de leur activité. L’hypothèse que font les auteurs de ce texte, encore charmés rétrospectivement par le doux babil de leurs enfants en bas âge, comme observé aussi par des chercheurs https://ct3.ortolang.fr/valange/dist/fr/dossier_offre.html?Anae-0_10-babillage-girafe-coupe= , est que s’intéresser aux ‘communications à soi’ peut peut-être y contribuer de façon décisive.

  • Pour approcher la singularité : le concept de "configuration"

    Approcher la singularité des actions et des sujets en action est un défi tant pour l’action de connaissance que pour l’action professionnelle.
    Le concept de configuration, attaché à rendre compte de la co-présence de composantes régulières et d’organisations singulières constitue peut-être une voie heuristique dans ce sens. Penser en termes de configurations et de reconfigurations, en termes de déliaisons-reliaisons, ne permet-il de préparer aux reconfigurations que constitue l’exercice même de la vie ?

0 | 10 | 20 | 30 | 40 | 50 | 60 | 70 | 80