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Martine Dutoit

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Articles de cet auteur (24)

  • La communication à soi : une activité secrète universellement repandue

    Beaucoup de naïvetés et d’auto-illusions sont régulièrement proférées sur la question du sens.
    De la même façon que l’apprentissage ne peut pas consister en une simple appropriation d’un élément’ extérieur (cad le savoir, https://www.innovation-pedagogique.fr/article8610.html ) la construction des sujets par eux-mêmes ne peut pas consister en simple appropriation/transmission de valeurs. Il faut probablement s’intéresser aux voies par lesquelles les sujets construisent le sens de leur activité. L’hypothèse que font les auteurs de ce texte, encore charmés rétrospectivement par le doux babil de leurs enfants en bas âge, comme observé aussi par des chercheurs https://ct3.ortolang.fr/valange/dist/fr/dossier_offre.html?Anae-0_10-babillage-girafe-coupe= , est que s’intéresser aux ‘communications à soi’ peut peut-être y contribuer de façon décisive.

  • Constructions mentales et constructions discursives

    Il est assez rare de s’intéresser aux rôles respectifs des constructions mentales et des constructions discursives dans la conduite des actions. Ce texte, à partir des caractéristiques permettant de les repérer, s’interroge sur leur identification. Analyser leur itération réciproque peut permettre de rendre compte des aspects implicites et explicites entre représentations et actions dans les pratiques des professionnels.

  • Soi, moi, je : des construits d’expérience par/pour des sujets-en-activité

    Souvent considéré comme illégitime au regard des critères disciplinaires qui « font science » (https://www.eyrolles.com/Sciences/Livre/penser-comme-un-rat-9782759224630/ Vinciane Despret), le rapport que nous entretenons aux êtres et aux choses du monde que nous habitons peut au contraire être analysé comme un construit d’expérience, matériau de recherche, qui nous renseigne sur la simultanéité et la consubstantialité de la construction des sujets dans l’activité et de l’activité elle-même en évitant substantification et réification des concepts d’analyse du chercheur (https://www.gallimardmontreal.com/catalogue/livre/reification-petit-traite-de-theorie-critique-la-honneth-axel-9782070782925).Distinguer dans les construits d’expérience le « soi » défini comme unité de perception d’engagement dans un activité, le « moi » comme unité de représentation de soi en activité et le « je » comme image de soi donnée par soi à autrui ou à soi-même peut y contribuer.

  • Quel statut pour l’activité dans une "pensée transformation" ?

    L’activité : un concept pour les sciences sociales, un construit d’expérience pour les organismes vivants

    Entrer par l’activité comme nous venons de le faire est une entrée conceptuelle. Conjuguée avec l’entrée par l’action (https://www.cairn.info/revue-savoirs-2023-1-page-81.htm ) elle peut rendre compte de constructions intellectuelles et professionnelles variées, mais elle d’abord un construit, un vécu d’expérience : les êtres vivants se sentent-en-activité et donc en transformation.

  • La création d’un espace conjoint de communication en mode multimodal et d’apprentissage

    Dans la relation et la communication qui s’instaurent entre une éducatrice et un jeune enfant sourdaveugle, nous avons pu avoir accès à une interaction montrant ce qu’apportent les différentes modalités de communication à la seule communication langagière. Cette autoconfrontation d’une éducatrice visionnant le film de son intervention permet d’analyser le jeu de mains et de rythmes qu’elle propose à l’enfant. Il s’agit de construire un support d’échanges et de construction d’une trace pouvant être réactivée dans d’autres interactions. La recherche sur ces vécus d’expérience constitue une entrée privilégiée pour accéder à la compréhension des processus d’apprentissage et notamment de leur caractère conjoint dans la relation.

  • Développer une vie intellectuelle professionnelle

    La vie intellectuelle professionnelle décrit la vie intellectuelle d’acteurs engagés en même temps dans des processus de production d’utilités sociales, se représentant et communiquant entre eux sur, autour et pour ces processus.
    Elle se reconnait à partir des formes de discours dans lesquels l’homme se représente son faire ou délibère sur son faire : narrations, récits, formalisations d’expérience, de pratiques, recherches-actions, etc.
    Les concepts caractéristiques de la vie professionnelle jouent un rôle fonctionnel dans l’établissement d’un lien entre représentation d’un existant et représentation d’un souhaitable.
    Ils sont relatifs à la conduite de l’action et se situent, souvent simultanément, sur plusieurs registres : représentationnel, affectif, conatif. Ils comportent l’établissement de liens entre espace de l’action concernée et d’autres espaces d’action. Ces concepts entretiennent entre eux des liens d’inter-action qui ont fait dire à P. Ricoeur qu’ils fonctionnent en réseau. Ce réseau conceptuel fonctionne comme producteur d’une totalité signifiante, se transformant de façon continue.

  • Pour approcher la singularité : le concept de "configuration"

    Approcher la singularité des actions et des sujets en action est un défi tant pour l’action de connaissance que pour l’action professionnelle.
    Le concept de configuration, attaché à rendre compte de la co-présence de composantes régulières et d’organisations singulières constitue peut-être une voie heuristique dans ce sens. Penser en termes de configurations et de reconfigurations, en termes de déliaisons-reliaisons, ne permet-il de préparer aux reconfigurations que constitue l’exercice même de la vie ?

  • Entrées action et activité dans la recherche et dans les mémoires professionnels

    On peut parler de poly fonctionnalité des dispositifs de recherche et d’écriture sur les activités, tant en ce qui concerne la production de savoirs, que l’action et que la construction des sujets.
    Même si elles sont guidées par des intentions précises, les actions produisent d’autres résultats et effets que ceux qu’elles sont censées produire. Les actions de recherche et d’écriture favorisent à l’évidence chez ceux qui les engagent l’exercice d’activités discursives et mentales sur leur propre activité, largement transférées par la suite.
    La fonction dominante de la recherche et de l’écriture sur les pratiques n’est-elle pas finalement une fonction de formation, de professionnalisation et plus largement d’influence sur la construction des sujets professionnels et sociaux. Et n’en est-il pas de même des recherches-interventions ?

  • Propositions pour penser les champs de pratiques

    L’’entrée activité’ cherche à rendre compte à la fois de la dimension observable des activités, indépendamment des points de vue de sujets concernés, des sens que les sujets humains construisent autour d’’elles ou des significations qu’ils leur donnent. Elle considère que ces sens et ces significations sont des matériaux ou des objets pour la recherche et non des outils et/ou d’interprétation. Autrement dit, les sciences sociales ont tout à la fois pour objet les activités des sujets humains indépendamment de la conscience qu’ils peuvent en avoir, et les constructions mentales et discursives qu’ils édifient autour d’eux.

  • Le mystérieux cycle itératif de la conduite des actions

    La conduite des actions s’analyse comme une mise en relation cyclique, itérative entre représentations finalisées et finalisantes.
    Les représentations finalisées sont les représentations que se font des sujets de leur environnement, d’eux-mêmes ou de leurs propres activités, orientées par les processus de transformation dans lesquels ils sont déjà engagés. Les représentations finalisantes sont les représentations que se font les sujets de ce qui est souhaitable pour leurs activités, pour eux-mêmes, pour leurs environnements.
    La distinction finalisé/finalisant est un outil théorique pour analyser les activités de conduite des actions, pas pour les concevoir ou pour les évaluer. Le discours managérial, très présent dans les formations professionnelles tend à énoncer et à valider les activités professionnelles sous forme de tâches, de fonctions à remplir, formalisées dans des fiches de postes. La distinction finalisé/finalisant n’est pas une distinction linéaire, temporelle, relative à l’organisation de l’action. Ce n’est que l’organisation de l’action qui suppose une logique temporelle des activités constitutives de l’action : organisation d’étapes successives susceptibles d’ordonner leur performation.

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