Innovation Pédagogique et transition
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jean-marie.barbier

Professeur émérite au Cnam
Président de l’association Biennale internationale de l’éducation, de la formation et des pratiques professionnelles

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Articles de cet auteur (76)

  • Peut-on parler de dynamique identitaire ?

    C’est devenu une question-clé pour les professionnels de l’éducation, du travail social, de la santé, du conseil, de l’orientation, du handicap, lorsqu’ils s’éloignent d’une culture d’évaluation des ’manques’ de leurs publics et conçoivent leur espace d’action professionnelle comme un couplage d’activités entre eux-mêmes et leurs publics.

    14 mai 2020 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 17459 visites 1 commentaire
  • La vie quotidienne : émergence d’une nouvelle culture d’action

    Les activités familiales créent un espace-temps d’intentions et de pratiques spécifiques à leur champ et peuvent faire, en tant que telles, l’objet d’approches historiographiques.
    Pour autant, resituées dans une anthropologie de la construction des activités et de la construction des sujets dans les activités, elles peuvent permettre de mettre épistémologiquement en relation, au-delà de la recherche d’invariants, singularité des constructions de sens des acteurs et production d’une fonction élargie : la construction d’identités sociales différenciées et différenciantes.
    A deux conditions, d’une part de découper des objets de recherche en termes d’activité, d’autre part de recourir à une épistémologie du vivant qui interprète les dynamiques sociales non plus seulement en termes en terme de relation causale mais en termes de corrélation circulaire : une corrélation généré-générant https://www.innovation-pedagogique.fr/article16434.html.

    21 novembre 2025 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 468 visites 3 commentaires
  • L’expérience : une transformation simultanée de l’activité et du sujet-en-activité

    L’expérience peut être définie comme une transformation simultanée de l’activité et du sujet-en-activité. Elle présente trois formes sociales interdépendantes d’émergence : le vécu, l’expérience représentée, l’expérience communiquée. On peut y accéder notamment par trois voies : le rappel, le récit, la confrontation à des traces d’activité.
    Pour accéder à l’expérience en train de se faire, les moments privilégiés sont les moments de transformation de l‘expérience, marqués par l’incertitude, l’agitation et l’émotion ; on peut qualifier comme des moments de bascule. Ils ouvrent des faisceaux d’activité repérables comme organisés autour de cinq fonctions : alerte, prise de hauteur, mise en perspective, enchâssement-concaténation, formalisation.

  • Indispensable travail empirique

    Dans une approche privilégiant l’entrée activité en sciences humaines, la recherche est elle-même considérée comme une activité. Ce qui conduit à faire le constat que ce sont les opérations empiriques qui permettent de préciser l’objet réel des recherches.
    Des confusions apparaissent entre ce à quoi on croit accéder et ce à quoi on accède effectivement. L’usage fréquent de l’analyse de contenu des discours conduit à faire l’hypothèse que l’on croit accéder à des activités alors qu’on accède en réalité à des discours d’intentions. Les constructions discursives (énoncés) et les constructions mentales (représentations) ne se recouvrent pas, même si les constructions discursives sont souvent un moyen d’accès aux constructions mentales. Il convient de distinguer objet et moyen d’accès.
    Les questions à se poser deviennent simples : sur quoi j’ai voulu produire des représentations et des savoirs ? Sur quoi j’en ai produit effectivement ? La recherche telle qu’elle se fait, se situe dans l’empan de cette interrogation.

  • Activité générée, activité générante ?

    Dans la logique de la pensée occidentale, soucieuse d’accompagner transitions collectives et transitions individuelles, un lien est établi entre savoirs sur les dynamiques présentes dans les actions et recherche de solutions. Cette voie n’échappe pas au risque de technosciences ou de techno-solutions : au total, en projetant sur l’engagement d’activité les catégories mentales en usage dans l’analyse de l’activité, les recherches risquent fort de retrouver à l’arrivée les catégories présentes au départ, et de ne pas rendre compte de l’activation, de l’émergence de cet engagement dans l’action. Une autre voie parait possible : plutôt que s’intéresser au détail des possibles d’activité tels qu’ils découlent des activités passées, s’intéresser, en amont, conformément à une logique d’entrée par l’activité, à l’activité de construction de possibles d’activité. Cette voie suppose probablement une approche par l’expérience et une sensibilité aux rôles des acteurs et aux rapports sociaux dans l’engagement des actions.

    6 novembre 2023 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 648 visites 0 commentaire
  • Soi, moi, je : des construits d’expérience par/pour des sujets-en-activité

    Souvent considéré comme illégitime au regard des critères disciplinaires qui « font science » (https://www.eyrolles.com/Sciences/Livre/penser-comme-un-rat-9782759224630/ Vinciane Despret), le rapport que nous entretenons aux êtres et aux choses du monde que nous habitons peut au contraire être analysé comme un construit d’expérience, matériau de recherche, qui nous renseigne sur la simultanéité et la consubstantialité de la construction des sujets dans l’activité et de l’activité elle-même en évitant substantification et réification des concepts d’analyse du chercheur (https://www.gallimardmontreal.com/catalogue/livre/reification-petit-traite-de-theorie-critique-la-honneth-axel-9782070782925).Distinguer dans les construits d’expérience le « soi » défini comme unité de perception d’engagement dans un activité, le « moi » comme unité de représentation de soi en activité et le « je » comme image de soi donnée par soi à autrui ou à soi-même peut y contribuer.

  • Le mystérieux cycle itératif de la conduite des actions

    La conduite des actions s’analyse comme une mise en relation cyclique, itérative entre représentations finalisées et finalisantes.
    Les représentations finalisées sont les représentations que se font des sujets de leur environnement, d’eux-mêmes ou de leurs propres activités, orientées par les processus de transformation dans lesquels ils sont déjà engagés. Les représentations finalisantes sont les représentations que se font les sujets de ce qui est souhaitable pour leurs activités, pour eux-mêmes, pour leurs environnements.
    La distinction finalisé/finalisant est un outil théorique pour analyser les activités de conduite des actions, pas pour les concevoir ou pour les évaluer. Le discours managérial, très présent dans les formations professionnelles tend à énoncer et à valider les activités professionnelles sous forme de tâches, de fonctions à remplir, formalisées dans des fiches de postes. La distinction finalisé/finalisant n’est pas une distinction linéaire, temporelle, relative à l’organisation de l’action. Ce n’est que l’organisation de l’action qui suppose une logique temporelle des activités constitutives de l’action : organisation d’étapes successives susceptibles d’ordonner leur performation.

  • Apprendre : être plus grand dans sa tête

    Tant dans le langage savant que dans le langage quotidien, apprendre est habituellement considéré sur le mode de l’appropriation.
    Il est probablement plus fécond, tant sur le plan académique que sur le plan professionnel de voir l’apprentissage comme une transformation, et plus précisément comme une transformation valorisée d’activités et de sujets-en-activité. Cette transformation est souvent aussi une transformation conjointe de plusieurs sujets engagés dans une même situation d’action.
    Cette problématique met en perspective également la construction de possibles d’action et de possibles de soi en action.

  • La communication à soi : une activité secrète universellement repandue

    Beaucoup de naïvetés et d’auto-illusions sont régulièrement proférées sur la question du sens.
    De la même façon que l’apprentissage ne peut pas consister en une simple appropriation d’un élément’ extérieur (cad le savoir, https://www.innovation-pedagogique.fr/article8610.html ) la construction des sujets par eux-mêmes ne peut pas consister en simple appropriation/transmission de valeurs. Il faut probablement s’intéresser aux voies par lesquelles les sujets construisent le sens de leur activité. L’hypothèse que font les auteurs de ce texte, encore charmés rétrospectivement par le doux babil de leurs enfants en bas âge, comme observé aussi par des chercheurs https://ct3.ortolang.fr/valange/dist/fr/dossier_offre.html?Anae-0_10-babillage-girafe-coupe= , est que s’intéresser aux ‘communications à soi’ peut peut-être y contribuer de façon décisive.

  • Quelques hypothèses sur les rapports entre anticipation, formation et engagement de l’action

    A l’occasion du 50 ème anniversaire de la revue, et du rappel du centième anniversaire de son fondateur, B. Schwartz, la revue Education Permanente http://www.education-permanente.fr a organisé et publié une double réflexion : quelles anticipations pour "former demain" ? Quelle place pour la démarche d’anticipation elle-même en formation des adultes ?

    © G.Auroi-Jaggi

    En se focalisant moins sur l’avenir de la formation des adultes que sur la pensée anticipatrice en formation et plus globalement sur les rapports entre anticipation, formation et engagement dans l’action, il est possible de formuler cinq constats ou hypothèses intéressant plus généralement l’innovation pédagogique.

    21 octobre 2019 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 1490 visites 2 commentaires

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