Innovation Pédagogique et transition
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jean-marie.barbier

Professeur émérite au Cnam
Président de l’association Biennale internationale de l’éducation, de la formation et des pratiques professionnelles

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Articles de cet auteur (72)

  • Peut-on parler de dynamique identitaire ?

    C’est devenu une question-clé pour les professionnels de l’éducation, du travail social, de la santé, du conseil, de l’orientation, du handicap, lorsqu’ils s’éloignent d’une culture d’évaluation des ’manques’ de leurs publics et conçoivent leur espace d’action professionnelle comme un couplage d’activités entre eux-mêmes et leurs publics.

    14 mai 2020 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 14918 visites 1 commentaire
  • La création d’un espace conjoint de communication en mode multimodal et d’apprentissage

    Dans la relation et la communication qui s’instaurent entre une éducatrice et un jeune enfant sourdaveugle, nous avons pu avoir accès à une interaction montrant ce qu’apportent les différentes modalités de communication à la seule communication langagière. Cette autoconfrontation d’une éducatrice visionnant le film de son intervention permet d’analyser le jeu de mains et de rythmes qu’elle propose à l’enfant. Il s’agit de construire un support d’échanges et de construction d’une trace pouvant être réactivée dans d’autres interactions. La recherche sur ces vécus d’expérience constitue une entrée privilégiée pour accéder à la compréhension des processus d’apprentissage et notamment de leur caractère conjoint dans la relation.

  • Développer une vie intellectuelle professionnelle

    La vie intellectuelle professionnelle décrit la vie intellectuelle d’acteurs engagés en même temps dans des processus de production d’utilités sociales, se représentant et communiquant entre eux sur, autour et pour ces processus.
    Elle se reconnait à partir des formes de discours dans lesquels l’homme se représente son faire ou délibère sur son faire : narrations, récits, formalisations d’expérience, de pratiques, recherches-actions, etc.
    Les concepts caractéristiques de la vie professionnelle jouent un rôle fonctionnel dans l’établissement d’un lien entre représentation d’un existant et représentation d’un souhaitable.
    Ils sont relatifs à la conduite de l’action et se situent, souvent simultanément, sur plusieurs registres : représentationnel, affectif, conatif. Ils comportent l’établissement de liens entre espace de l’action concernée et d’autres espaces d’action. Ces concepts entretiennent entre eux des liens d’inter-action qui ont fait dire à P. Ricoeur qu’ils fonctionnent en réseau. Ce réseau conceptuel fonctionne comme producteur d’une totalité signifiante, se transformant de façon continue.

  • Activité, interactivité, action, interaction

    Dans ses usages académiques, le concept d’action reste souvent lié à son usage social. Il qualifie un acte : on ‘entre’ dans l’action. Est célébré le ‘pouvoir d’agir’. Les référentiels de compétence apparaissent comme un désir de maitrise de l’agir, alors même que celui-ci reste largement une énigme. Dans les travaux de recherche contemporains sur les champs de pratiques professionnelles activité et action sont largement pris l’un pour l’autre.
    Pour chercher à clarifier les échanges sur les champs de pratiques, ce texte a pour objectif de proposer quelques définitions de concepts relatifs au domaine de l’agir, propositions entrant plus généralement dans le cadre d’une entrée ‘activité’, entrée à la fois épistémologique et théorique.

    14 avril 2021 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 3773 visites 2 commentaires
  • Ces représentations de soi qui accompagnent nos activités

    L’activité de représentation est donc une activité qui a pour produit la présence à un sujet-en-activité d’objets en même temps absents de son environnement. Elles peuvent être définies comme des activités tenant lieu de leurs objets et pouvant survenir en leur absence. Les représentions de soi accompagnant les activités ont les mêmes contours que les activités elle- mêmes. Les représentations de soi à soi correspondent aux constructions de sens qu’un sujet effectue sur son propre parcours. Les propositions d’images qu’un sujet ‘offre’ à autrui correspondent aux faces que ce sujet aimerait donner à voir. La tension générée entre ces représentations et ces images constitue un outil essentiel pour comprendre les dynamiques identitaires des sujets.

  • Devenir soi-même comme les autres : l’injonction de subjectivité

    L’injonction de subjectivité est un outil d’analyse des actions développées par des acteurs en position de pouvoir sur l’engagement d’activité d’autrui, et visant à obtenir d’autrui une activité de construction de sens autour de leur propre activité.
    De telles actions d’influence sont présentes aussi bien dans le discours social que dans le discours de formation. Elles peuvent être résumées par la formule : « se mobiliser pour se construire », et être rapprochées de deux autres modes contemporains d’articulation entre production et mobilisation des sujets : « se construire pour être mobilisable » et « se construire en se mobilisant ».
    Cet outil permet d’identifier les conceptions de rapports sociaux et les intérêts d’acteurs ; il ne permet pas pour autant d’analyser les rapports sociaux eux-mêmes, et leur évolution. L’analyse des interactions effectives en situation reste toujours à faire.
    Promouvoir l’arrivée d’un ‘nouveau monde’, centré sur la subjectivité et sur le plaisir d’être cause de cause de ses propres actes ne s’inscrit-il pas dans l’histoire de la culture occidentale…

  • L’activité comme procès de travail et rapports entre sujets-en-activité

    S’inscrivant dans le cadre d’une problématique croisant construction des activités et construction des sujets-en-activité, le présent texte fait l’hypothèse que l’activité s’effectue toujours dans le cadre de rapports sociaux dont l’analyse peut se faire à partir de la logique d’un procès de travail. Ces rapports ne peuvent être appréhendés et décrits que dans le cadre d’une relation d’implication sujets-activités. Ils sont une construction interne à l’activité. Quand ces rapports ne sont pas conscients pour les sujets concernés, ce qui est souvent le cas, on peut parler de rapports-en-acte. Les rapports-en-acte sont des rapports établis de fait entre les sujets et les composantes de leur environnement physique et social à l’occasion de leur activité. Ils sont inférables à partir de l’observation et de l’analyse de « ce que les sujets en font ». Ils font l’objet d’appréciations sociales et de discours des sujets en termes de rapports de force.

  • L’expérience : une transformation simultanée de l’activité et du sujet-en-activité

    L’expérience peut être définie comme une transformation simultanée de l’activité et du sujet-en-activité. Elle présente trois formes sociales interdépendantes d’émergence : le vécu, l’expérience représentée, l’expérience communiquée. On peut y accéder notamment par trois voies : le rappel, le récit, la confrontation à des traces d’activité.
    Pour accéder à l’expérience en train de se faire, les moments privilégiés sont les moments de transformation de l‘expérience, marqués par l’incertitude, l’agitation et l’émotion ; on peut qualifier comme des moments de bascule. Ils ouvrent des faisceaux d’activité repérables comme organisés autour de cinq fonctions : alerte, prise de hauteur, mise en perspective, enchâssement-concaténation, formalisation.

  • Analyser les actions éducatives : approche globale

    Depuis une trentaine d’années environ, un courant international puissant s’est développé dans les ‘métiers de l’humain’ (soin, éducation, social, médico-social) , porté à la fois par des institutions, par les professionnels eux-mêmes, et par des intervenants spécialisés en analyse des pratiques.

    Ce courant présente aux yeux de ses différents promoteurs un intérêt social évident : la « mise en mots » par les praticiens de leur propre activité favorise le développement de leurs activités réflexives et de leurs activités de communication d’expérience . Elle peut faciliter coopération et conduite collective des actions, et ce faisant contribuer à l’affirmation des identités professionnelles. Ces enjeux prennent aussi sens dans le courant contemporain de la professionnalisation : la fonction recherchée est d’assurer une transformation continue des compétences liées à sa propre activité (faire, ‘gestion’ du faire , ‘rhétorique’ du faire).

    L’analyse des pratiques est-elle pour autant un outil d’intelligibilité des actions éducatives ?

  • Placer les apprenants au centre des dispositifs...

    Placer les apprenants au centre des dispositifs de formation peut être une préconisation inopérante si elle ne s’accompagne pas d’une analyse précise des engagements et couplages effectifs d’activité des acteurs de la formation.
    Ce qui est vrai de la formation l’est également de tous les métiers de l’humain largement soumis dans les cultures occidentales à une injonction de subjectivité.

    La réflexion sur la part effective des modèles affichés de rapports sociaux et sur les engagements effectifs d’activité peut se porter à la fois :

    • au niveau des outils d’approche des publics,
    • au niveau de la construction des dispositifs,
    • au niveau de la distribution des rôles d’acteurs,
    • au niveau des fonctions des dispositifs.

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