Innovation Pédagogique et transition
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jean-marie.barbier

Professeur émérite au Cnam
Président de l’association Biennale internationale de l’éducation, de la formation et des pratiques professionnelles

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Articles de cet auteur (60)

  • Peut-on parler de dynamique identitaire ?

    C’est devenu une question-clé pour les professionnels de l’éducation, du travail social, de la santé, du conseil, de l’orientation, du handicap, lorsqu’ils s’éloignent d’une culture d’évaluation des ’manques’ de leurs publics et conçoivent leur espace d’action professionnelle comme un couplage d’activités entre eux-mêmes et leurs publics.

  • Apprendre : être plus grand dans sa tête

    Tant dans le langage savant que dans le langage quotidien, apprendre est habituellement considéré sur le mode de l’appropriation.
    Il est probablement plus fécond, tant sur le plan académique que sur le plan professionnel de voir l’apprentissage comme une transformation, et plus précisément comme une transformation valorisée d’activités et de sujets-en-activité. Cette transformation est souvent aussi une transformation conjointe de plusieurs sujets engagés dans une même situation d’action.
    Cette problématique met en perspective également la construction de possibles d’action et de possibles de soi en action.

  • Des émotions fondatrices ?

    L’émotion est à la fois une suspension d’activité et une révision des constructions de sens qu’un sujet opère à la fois autour de son parcours de vie, de la situation dans laquelle il se trouve, et sur ce qu’il y a à y faire. Les émotions fondatrices sont considérées par le sujet comme une représentation de son passé et de lui-même au regard de son engagement à venir. Elles introduisent à la connaissance des enveloppes de sens qu’un sujet construit autour de lui-même dans son itinéraire de vie.

  • Analyser les actions éducatives : approche globale

    Depuis une trentaine d’années environ, un courant international puissant s’est développé dans les ‘métiers de l’humain’ (soin, éducation, social, médico-social) , porté à la fois par des institutions, par les professionnels eux-mêmes, et par des intervenants spécialisés en analyse des pratiques.

    Ce courant présente aux yeux de ses différents promoteurs un intérêt social évident : la « mise en mots » par les praticiens de leur propre activité favorise le développement de leurs activités réflexives et de leurs activités de communication d’expérience . Elle peut faciliter coopération et conduite collective des actions, et ce faisant contribuer à l’affirmation des identités professionnelles. Ces enjeux prennent aussi sens dans le courant contemporain de la professionnalisation : la fonction recherchée est d’assurer une transformation continue des compétences liées à sa propre activité (faire, ‘gestion’ du faire , ‘rhétorique’ du faire).

    L’analyse des pratiques est-elle pour autant un outil d’intelligibilité des actions éducatives ?

  • L’expérience : une transformation simultanée de l’activité et du sujet-en-activité

    L’expérience peut être définie comme une transformation simultanée de l’activité et du sujet-en-activité. Elle présente trois formes sociales interdépendantes d’émergence : le vécu, l’expérience représentée, l’expérience communiquée. On peut y accéder notamment par trois voies : le rappel, le récit, la confrontation à des traces d’activité.
    Pour accéder à l’expérience en train de se faire, les moments privilégiés sont les moments de transformation de l‘expérience, marqués par l’incertitude, l’agitation et l’émotion ; on peut qualifier comme des moments de bascule. Ils ouvrent des faisceaux d’activité repérables comme organisés autour de cinq fonctions : alerte, prise de hauteur, mise en perspective, enchâssement-concaténation, formalisation.

  • VALEURS IDENTITAIRES ET VIOLENCES

    Le constat des terribles violences imposées aux peuples en Europe et ailleurs, conjugué à l’affichage répété de ‘valeurs’, de quelque bord qu’elles soient, conduit à une question dérangeante : celle du lien entre exercice de violences et énoncé de valeurs.
    Les mots ne sont pas seulement des catégories pour communiquer, ils sont aussi des catégories durables de pensée et d’action. Pour faire face à ces violences ne faut-il pas sortir du lien entre identités et valeurs, le plus souvent présentées comme de portée universelle ?

  • L’identité, comme représentation et comme énoncé

    Après les initiatives pionnières il y a une quarantaine d’années de C. Levi-Strauss, de R. Sainsaulieu, et l’organisation d’un important colloque à Toulouse sur « Production et affirmation de l’identité » (1979, P. Tap), la référence identitaire est devenue une sorte de point de passage obligé de bon nombre de travaux de sciences humaines et sociales en France. Elle présente en effet de multiples vertus :

    • Intégrer des disciplines, des objets et des perspectives souvent disjoints : psychologique/social, clinique/comportemental, individuel/collectif, affectif/cognitif.
    • Afficher un intérêt pour tout ce qui touche aux sujets : activités, parcours, constructions de sens.
    • Pouvoir accompagner, dans sa version « identité en transformation », une croyance au potentiel de changement des êtres humains, sans s’interroger davantage sur l’articulation entre sens personnel et signification sociale de ce changement.

    Dans la vie professionnelle, la même référence est devenue un outil privilégié de défense des intérêts des groupes, et de finalisation de leurs dispositifs de formation et de professionnalisation.

  • Ce que fait la formation des adultes

    La place donnée à la formation des adultes peut paraitre quelquefois variable. En réalité elle joue des fonctions irremplaçables dans le fonctionnement social contemporain : introduction explicite de l’expérience des apprenants dans le champ éducatif, articulation de la formation avec les enjeux de transformation en cours, mise à jour et confrontation d’intérêts d’acteurs. Elle offre aussi sous contrôle social de multiples espaces d’investissements personnels.

    12 juin 2020 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 5246 visites 0 commentaire
  • Penser ensemble l’activité et la construction des sujets en activité

    La recherche en éducation, et plus largement la recherche en sciences sociales, qui ont pour ambition large d’analyser la construction des sujets humains dans le but espéré de pouvoir agir sur cette construction, laissent apparaitre sur ce plan plusieurs ambiguïtés.

    15 octobre 2020 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 2113 visites 2 commentaires
  • Activité, interactivité, action, interaction

    Dans ses usages académiques, le concept d’action reste souvent lié à son usage social. Il qualifie un acte : on ‘entre’ dans l’action. Est célébré le ‘pouvoir d’agir’. Les référentiels de compétence apparaissent comme un désir de maitrise de l’agir, alors même que celui-ci reste largement une énigme. Dans les travaux de recherche contemporains sur les champs de pratiques professionnelles activité et action sont largement pris l’un pour l’autre.
    Pour chercher à clarifier les échanges sur les champs de pratiques, ce texte a pour objectif de proposer quelques définitions de concepts relatifs au domaine de l’agir, propositions entrant plus généralement dans le cadre d’une entrée ‘activité’, entrée à la fois épistémologique et théorique.

    14 avril 2021 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 2914 visites 2 commentaires

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