INTERVENANTS
Brigitte Albero, hélène Bézille, Céline Duarte, Patrick Farges,
divina Frau-Meigs, Olivier lumbroso, serge Martin, Philippe Meirieu,
Maud Pérez-simon, valérie Peyronel, eve-Marie Rollinat-levasseur,
Jean-Christophe Sampieri, Camille Sirota, françois Taddei, Joël Tingaud, Paolo Tortonese, françois Vanoosthuyse, éléonore Vrillon
– entrée libre dans la mesure des places disponibles
– inscription : www.univ-paris3.fr/colloque-autodidaxie-2015
Que l’on évoque les processus d’« autoformation » facilités par les technologies du numérique, les auto-apprentissages informels en milieu associatif, la « Validation des Acquis de l’Expérience », l’université du temps libre, l’école de la seconde chance, le développement de soi tout au long de la vie, le rôle du stage comme moment de formation par l’expérience, il semble que l’autodidaxie du 21e siècle, plurielle, protéiforme et disséminée, soit une réalité autant qu’une nécessité de formation. Par ailleurs, à l’ère du Web 3.0, l’internaute se forme en naviguant, en zappant, parfois privé des médiations et accompagnements qui garantissent la maîtrise des idéologies véhiculées, la distance critique. Avec les MOOCs, il peut s’instruire à distance auprès des plus prestigieux établissements (Harvard, MIT, Berkeley, etc.). En temps de crise de l’institution éducative, pourrait-on aller jusqu’à dire que le 21e siècle actualise la figure d’un néo-autodidacte (Georges Le Meur) qui se forme par le Web, en profitant de dispositifs hybrides semi-directifs, autant qu’il apprend dans la classe et l’amphithéâtre ? La présence du politique sur ce terrain, avec notamment Les Victoires des Autodidactes fêtées annuellement à l’Assemblée Nationale et qui décernent un prix à un entrepreneur non diplômé mais reconnu, montre aussi l’étendue des aspects institutionnels de la problématique.
Que dit de notre époque ce changement de statut de la figure d’autodidacte dans son rapport au savoir et à la formation ? La question se pose dans un monde du travail marqué par une économie néolibérale réclamant l’adaptabilité du sujet en période de crise, où l’individu est de plus en plus livré à lui-même et à ses « ressources » propres, où il est conduit en permanence à actualiser ses connaissances, à entretenir sa capacité de novation et son élan créateur (Christian Verrier). La nouvelle mission de l’institution éducative, de l’école à l’université consiste-t-elle donc à former des autodidactes autonomes et responsables ? Qu’en est-il, dans ce contexte, de la relation maître/disciple, comment se trouve transformée la fonction de transmission interpersonnelle et intergénérationnelle, locale et temporelle, et, d’une manière générale, les procédures et les rites de la tradition humaniste ?
En prenant appui sur diverses disciplines des sciences humaines et sociales (histoire, sciences de l’éducation, sciences politiques, sociologie) et des arts, lettres et langues (littérature en particulier), ce colloque vise à rendre plus lisible les formes et les enjeux de l’autodidaxie contemporaine, à expliciter les apports des travaux empiriques du domaine utiles dans le contexte de mutation social et académique actuel. Par exemple, est-ce qu’il pourrait être utile d’enseigner la littérature à partir d’une interrogation sur la figure de l’autodidacte dans les oeuvres, sur les processus d’auto-développement informel des écrivains ?
Enfin, en mettant en valeur les passerelles, les convergences et les divergences entre l’institution éducative et les divers courants de l’apprentissage informel, il s’agira de dessiner les nouvelles figures des maîtres et des disciples dans toute la diversité des contextes, des caractéristiques et des fonctions. Il s’agira également de repérer les perspectives de la formation initiale et continue à l’université (évolution de l’offre, nouveaux publics, place des technologies du numérique), afin de contribuer à améliorer l’accompagnement du projet intellectuel, culturel et professionnel de ses acteurs au sein de l’institution
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