Dans le parcours professionnel de tout universitaire, une question se pose régulièrement à propos de l’alternance systématique entre ses deux activités d’enseignement et de recherche ; une maïeutique à double sens qui prolonge un vieux débat sur l’articulation complexe entre deux facettes d’un même monde (Ramsden et Moses, 1992 ; Hattie et Marsh, 1996 ; Elton, 2001 ; Henkel, 2004 ; Poteau, 2015 ; Palali, Van Elk, Bolhaar et Rud, 2018). Notre objectif dans ce document est toutefois plus ciblé. Il s’agit de jeter un éclairage sur les outils de travail du personnel académique dans sa double fonction d’enseignement et de recherche ; plus particulièrement les conditions qui caractérisent la nature des ressources qu’il produit et dont il fait usage dans l’exercice de ses activités pédagogiques et scientifiques.


Quelles sont les manifestations actuelles du télétravail et quelles adaptations exige-t-il des personnes et des organisations ? Le télétravail et le modèle « hybride » (travail en présentiel et en distanciel, au niveau individuel et au sein de l’équipe) constituent des formes d’organisation du travail de plus en plus répandues dans les secteurs où les activités sont télétravaillables, dans les organisations des secteurs privés et publics (entreprises, administrations, associations). Nos recherches menées avant, pendant et après la pandémie covid, contribuent à la connaissance des formes de télétravail. Le télétravail nécessite la création de nouvelles configurations organisationnelles et interroge plusieurs dimensions du travail, collectives et individuelles. Le télétravail questionne les apprentissages professionnels et le développement des compétences, les identités professionnelles - individuelles et collectives, l’attachement à l’organisation et à son métier.