Innovation Pédagogique et transition
Institut Mines-Telecom

Une initiative de l'Institut Mines-Télécom avec un réseau de partenaires

MOOC et interaction entre apprenants : une petite revue de littérature

7 février 2018 par Matthieu Cisel Veille 757 visites 0 commentaire

Un article repris de https://numpedago.hypotheses.org/124

Comme vous l’avez constaté, je suis ces jours-ci dans une logique de valorisation d’articles publiés récemment. C’est que j’ai envie qu’ils soient lus, bon sang. Je me suis décarcassé pour les écrire, ce n’est pas pour qu’ils profitent à deux pelés et trois tondus. Ces derniers jours, je vous ai fait part de mes articles dans Education et Formation ; j’aimerais aujourd’hui revenir sur un article publié dans Distances et Médiations des Savoirs, centré quant à lui sur les interactions entre utilisateurs de MOOC. Le billet d’aujourd’hui présente une petite littérature sur le sujet, qui est bien loin d’être exhaustive, car je ne l’ai pas mise à jour récemment.

La littérature spécialisée sur les MOOC comporte une branche significative qui porte sur les interactions entre participants. Ceci tient dans une large mesure au fait que ces travaux sont issus, à l’origine, d’une théorie qui donne à ces interactions un rôle central, le connectivisme (Kop et Hill, 2008 ; Kop, 2011 ; Bell, 2011). À cet égard, les premières recherches visent à quantifier les interactions entre participants (Kop, 2011 ; Levy, 2011), notamment par des enquêtes (Fini, 2009). Ces enquêtes comportent un nombre de répondants relativement réduits, généralement quelques dizaines.

Après 2012, les recherches se concentreront sur des MOOC suivant une pédagogie tout autre, que nous appellerons comme d’autres auteurs les xMOOC (Daniel, 2012), par opposition aux MOOC connectivistes. Elles accordent alors une importance toute particulière aux traces d’interaction, et la nature des recherches change (Ebben et Murphy, 2014). Les utilisateurs de MOOC sont susceptibles d’utiliser les réseaux sociaux (Kop, 2011 ; Van Treek Timo, 2013). C’est au cours de cette période qu’apparaissent, dans la littérature consacrée aux MOOC, les travaux sur l’activité des forums de discussion (Gillani et Eynon, 2014), ainsi que sur d’autres formes d’interaction, travaux que nous illustrerons dans les paragraphes qui suivent, sans souci d’exhaustivité.

Les interactions qui se développent au-delà des forums ont fait l’objet d’enquêtes qualitatives (Veletsianos, Collier et Schneider, 2015), mais les enquêtes quantitatives (DeBoer, Stump, Breslow et Seaton, 2013) restent rares. Veletsianos et al. s’intéressent notamment à l’expérience des apprenants sur les réseaux sociaux, comme en dehors. Ils montrent que certains participants regardent de manière conjointe des vidéos avec des membres de leur cercle d’amis. Milligan et Littlejohn (2014), qui ont étudié un MOOC sur la recherche clinique, suggèrent que près du quart de la quarantaine de professionnels qu’ils interrogent mobilise leur réseau pour chercher de l’aide. Bulger, Bright et Cobo (2015) s’intéressent à près de quatre mille événements répartis sur 140 pays et organisés en face à face via l’application Meetup. Ils cherchent à comprendre les motivations qui poussent un certain nombre d’apprenants à vouloir rencontrer leurs pairs, que ce soit ou non pour des raisons professionnelles. Enfin, un certain nombre de travaux plus nombreux seront réalisés sur les interactions entre étudiants suivant le cours dans le cadre de leur cursus (Chen et Chen, 2015). Malgré la multiplication des articles consacrés à la question, peu de travaux offrent à ce jour une vision globale de la nature, de l’objet, et des modalités que prennent ces interactions.

C’est à cette tâche que nous nous proposons de nous atteler dans l’article dont je fais ici la promotion. Bonne lecture aux courageux qui s’y colleront !

Licence : Pas de licence spécifique (droits par défaut)

Répondre à cet article

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom