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L’examen collaboratif : retour d’expérience inspirant pour l’intégrer à sa pratique et favoriser une expérience positive pour ses étudiant∙e∙s

Un article repris de https://pedagogie.uquebec.ca/veille...

L’examen collaboratif : retour d’expérience inspirant pour l’intégrer à sa pratique et favoriser une expérience positive pour ses étudiant∙e∙s

Auteur(s)

megpare

lun 07/02/2022 - 09:18

Numéro

Article

Cozma, A.-M. (2021). L’examen collaboratif : étude de cas en contexte universitaire finlandais. Revue internationale de pédagogie de l’enseignement supérieur, 37(2). https://doi.org/10.4000/ripes.3116

Résumé

Cet article présente d’abord une définition de l’examen collaboratif, soit une situation d’évaluation où plusieurs étudiant∙es collaborent pour atteindre un objectif ou effectuer la tâche qui leur est demandée. Parmi les avantages qui y sont associés, l’autrice note la réduction de l’anxiété et une augmentation du sentiment de responsabilisation face à ses apprentissages. Certains inconvénients sont aussi présentés, comme sa durée, plus longue comparativement à l’examen individuel et la nécessité d’organiser la salle de classe.

Si l’article s’intéresse particulièrement à l’examen entièrement collaboratif, on y décrit également un autre type qui se décline en deux phases : une première, individuelle et une seconde, collaborative, dans laquelle les étudiant∙es se regroupent afin de se donner de la rétroaction et de soutenir leurs apprentissages.

L’article suggère six paramètres à considérer pour intégrer l’examen collaboratif à sa pratique, soit le cadre dans lequel a lieu l’examen (lieu, moment), la manière dont les groupes sont formés et leur nombre, le type de questions posées ou de tâches à accomplir, les consignes fournies, la valeur de l’examen pour l’attribution de la note finale et les méthodes utilisées pour noter les étudiant∙es.

Des exemples et des pistes de réflexion sont proposés pour aider des enseignant∙es qui souhaiteraient intégrer l’examen collaboratif à leur pratique. Ainsi, les consignes devraient être spécifiques à cette forme d’examen. Les justifications de l’enseignant.e concernant le choix de ce type d’évaluation devraient aussi être divulguées afin de montrer l’utilité de ce type d’évaluation pour le développement de compétences professionnelles. Pour éviter certaines situations où des étudiant∙es pourraient ressentir une injustice, on souligne par ailleurs l’importance de choisir un mode de notation adéquat. Par exemple, d’évaluer les traces des étudiant∙es qui témoignent de leur préparation ou leur participation à l’examen.

L’article présente ensuite les perceptions d’étudiant∙es qui ont vécu l’examen collaboratif dans un cours de 1er cycle d’une université finlandaise. Les données ont été recueillies par un questionnaire visant à documenter leur appréciation et leurs attitudes face à l’examen collaboratif, les difficultés rencontrées, ainsi que l’influence de ce type d’examen sur leur travail de préparation comparativement à un examen individuel. Bien que la majorité des étudiant∙es aient apprécié l’examen collaboratif, certaine∙s ont plutôt ressenti l’inverse. La perception de ne pas être sur le même pied d’égalité ou des interactions insuffisantes ou inadéquates entre pairs (manque d’écoute ou d’empathie ressenti) comptent parmi les raisons évoquées.

Parmi les éléments positifs associés à l’examen collaboratif, la majorité a indiqué s’être sentie mieux préparée, comparativement à un examen individuel, même si certain∙es ont affirmé s’être préparés de la même manière qu’à l’habitude. Plusieurs ont indiqué que l’examen collaboratif leur permettait de mieux réfléchir et de se remémorer davantage de contenus que s’ils étaient seuls. D’autres ont considéré leur expérience positive dans la mesure où leur coéquipier était bien préparé et que leurs apports étaient complémentaires. À l’opposé, la condition d’une expérience négative la plus fréquemment citée a été le manque de préparation du pair ou le ressenti que ce type d’examen est inéquitable. Les problèmes les plus fréquemment cités sont associés aux interactions entre pairs. Par exemple, la difficulté à trouver un accord ou à formuler une réponse commune satisfaisante pour les deux.

S’appuyant sur ses résultats, Cozma (2021) recommande de mettre en place un processus de réflexion sur l’examen collaboratif avant, pendant et après sa mise en œuvre afin de préparer les étudiant∙es à ce type d’examen innovant et de les amener à lui donner un sens pour leurs apprentissages. Elle constate chez eux le peu d’expériences de collaboration pendant un examen et suggère de les préparer à son déroulement et de leur offrir des conseils pour améliorer les interactions entre eux.

Appréciation et utilisation potentielle

Cet article est pertinent pour un ou une enseignante qui souhaiterait intégrer de nouvelles pratiques d’évaluation des apprentissages et qui s’intéresserait à l’examen collaboratif. Les résultats de l’étude suggèrent que ce type d’examen est perçu favorablement par les étudiant∙es et que la majorité a effectué un travail de préparation plus important que s’ils se préparaient à un examen individuel, ce qui constitue une forme de justification de son usage. 

L’article décrit également les éléments qui contribuent à une perception positive de l’examen collaboratif, et suggère des pistes, comme le travail de réflexion avant, pendant et après l’examen, pour favoriser cette perception. Aussi, les éléments qui engendrent une perception négative et les difficultés rencontrées par les étudiants sont présentés ce qui permet d’anticiper des problèmes potentiels à l’examen collaboratif. Ainsi, l’article peut être utile pour bien préparer un examen collaboratif et éviter certains problèmes lors d’une première utilisation de cette forme d’évaluation.
 

Notice biographique

Image par l'autrice

Chantal Tremblay est professeure au département de didactique de l’Université du Québec à Montréal. Elle s’intéresse à la conception et à l’évaluation d’outils numériques d’échafaudage (scaffolding) pour favoriser l’apprentissage d’une démarche de résolution de problèmes complexes chez des étudiants postsecondaire. Ses projets portent également sur la documentation des pratiques en évaluation des apprentissages, l’innovation pédagogique et l’intégration pédagogique du numérique en enseignement supérieur. Ayant participé à toutes les phases du projet initié par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur du Québec pour la création du Cadre de référence de la compétence numérique et de son Continuum de développement, elle s’intéresse aussi à la mesure et au développement de cette compétence.

Licence : CC by-nc-sa

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