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jean-marie.barbier

Professeur émérite au Cnam
Président de l’association Biennale internationale de l’éducation, de la formation et des pratiques professionnelles

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Articles de cet auteur (75)

  • L’organisation de l’action comme mobilisation d’une configuration d’énergies

    Loin d’apparaître seulement comme un effort de rationalisation et planification de la mise en œuvre de moyens en référence à une fin, représentation sociale habituelle, le travail d’organisation est le travail complexe, de reconfiguration de configurations d’énergie. A ce titre, il a, comme l’ergonomie, un statut de discipline de travail sur le travail ou d’activité sur l’activité.

  • L’apprentissage : une transformation valorisée d’habitude d’activité

    Dans la logique de la définition de Durkheim de l’éducation comme une action de la société sur elle-même, l’apprentissage est habituellement considéré comme une appropriation par les apprenants de savoirs élaborés et mis à disposition par d’autres acteurs qu’eux mêmes intégrés dans la vie sociale et professionnelle. Définir l’apprentissage comme une transformation valorisée d’activité permet de resituer l’apprentissage comme une transformation valorisée d’habitude d’activité permet au contraire de resituer l’apprentissage dans les dynamiques de transformation des sujets en rapport avec leurs activités et expériences. Et pour la recherche en éducation, elle permet aussi d’approcher les apprentissages comme des évaluations et non comme des objets d’analyse et de science.

    19 septembre 2025 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 1502 visites 0 commentaire
  • Peut-on parler de dynamique identitaire ?

    C’est devenu une question-clé pour les professionnels de l’éducation, du travail social, de la santé, du conseil, de l’orientation, du handicap, lorsqu’ils s’éloignent d’une culture d’évaluation des ’manques’ de leurs publics et conçoivent leur espace d’action professionnelle comme un couplage d’activités entre eux-mêmes et leurs publics.

    14 mai 2020 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 16403 visites 1 commentaire
  • RATIONNEL / SCIENTIFIQUE ?

    Loin d’être des outils d’analyse des activités de pensée, rationalité et scientificité sont des outils de finalisation et d’évaluation de ces activités intellectuelles.
    C’est l’usage croisé de ces références, les ambiguïtés dont elles s’accompagnent, leur fonction sociale en contexte, leur place dans les stratégies d’acteurs qui sont significatives. Comme la référence récurrente au cerveau , ce sont des analyseurs des enjeux de l’analyse de l’action humaine.
    Cette voie d’analyse est la voie déjà ouverte par ceux qui attribuent à la mythologie et la science une fonction sociale comparable : « Je crois, écrit François Jacob, que le cerveau humain a une exigence fondamentale : celle d’avoir une représentation unifiée et cohérente du monde qui l’entoure, ainsi que des forces qui animent ce monde. Les mythes, comme les théories scientifiques, répondent à cette exigence humaine » .

    30 mars 2021 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 2176 visites 0 commentaire
  • L’expérience : une transformation simultanée de l’activité et du sujet-en-activité

    L’expérience peut être définie comme une transformation simultanée de l’activité et du sujet-en-activité. Elle présente trois formes sociales interdépendantes d’émergence : le vécu, l’expérience représentée, l’expérience communiquée. On peut y accéder notamment par trois voies : le rappel, le récit, la confrontation à des traces d’activité.
    Pour accéder à l’expérience en train de se faire, les moments privilégiés sont les moments de transformation de l‘expérience, marqués par l’incertitude, l’agitation et l’émotion ; on peut qualifier comme des moments de bascule. Ils ouvrent des faisceaux d’activité repérables comme organisés autour de cinq fonctions : alerte, prise de hauteur, mise en perspective, enchâssement-concaténation, formalisation.

  • La création comme expérience de transformation conjointe de l’activité, du produit de l’activité, et du sujet-en-activité.

    Le pas a été franchi au détour du siècle/millénaire (21ème siècle) : la créativité, censée fondée sur l’autodétermination du sujet dans l’engagement de son action, est devenue une nouvelle prescription, orchestrée par de multiples relais sociaux, aussi bien dans le domaine des ressources humaines, du management, de la gestion, de l’organisation, que de l’ergonomie ou de l’éducation/formation.

    Présentée à la fois comme une responsabilité du sujet dans l’engagement de l’action, et comme invention de soi dans l’action, elle est promue aujourd’hui dans les discours managériaux comme la qualité cardinale des sujets au travail. Le modèle de l’artiste devient figure de référence du discours managérial.

    6 novembre 2020 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 1802 visites 1 commentaire
  • Le projet d’action : inducteur d’action et/ou induit par l’action ?

    En s’appuyant sur une recherche portant sur l’analyse de l’activité d’élaboration de projet dans les situations les plus variées de vie sociale et sur le concept de transformations conjointes, ce texte fait deux hypothèses :
     l’activité d’élaboration de projet n’est jamais qu’une des transformations conjointes survenant dans des processus de transformation du monde par les sujets, et de transformation d’eux-mêmes par et dans leurs activités de transformation du monde. Les sujets transforment le monde et se transforment en transformant.
     l’ensemble de ces transformations conjointes peut relever d’un cadre théorique plus global relevant d’une pensée-transformation, utilisable en particulier dans/pour l’action professionnelle : https://www.cairn.info/formation-clinique-et-travail-de-la-pensee—9782804159153-page-129.htm et https://doi.org/10.18778/2450-4491.13.04

    6 juillet 2022 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 1953 visites 0 commentaire
  • Analyser les actions éducatives : approche globale

    Depuis une trentaine d’années environ, un courant international puissant s’est développé dans les ‘métiers de l’humain’ (soin, éducation, social, médico-social) , porté à la fois par des institutions, par les professionnels eux-mêmes, et par des intervenants spécialisés en analyse des pratiques.

    Ce courant présente aux yeux de ses différents promoteurs un intérêt social évident : la « mise en mots » par les praticiens de leur propre activité favorise le développement de leurs activités réflexives et de leurs activités de communication d’expérience . Elle peut faciliter coopération et conduite collective des actions, et ce faisant contribuer à l’affirmation des identités professionnelles. Ces enjeux prennent aussi sens dans le courant contemporain de la professionnalisation : la fonction recherchée est d’assurer une transformation continue des compétences liées à sa propre activité (faire, ‘gestion’ du faire , ‘rhétorique’ du faire).

    L’analyse des pratiques est-elle pour autant un outil d’intelligibilité des actions éducatives ?

  • Activité, interactivité, action, interaction

    Dans ses usages académiques, le concept d’action reste souvent lié à son usage social. Il qualifie un acte : on ‘entre’ dans l’action. Est célébré le ‘pouvoir d’agir’. Les référentiels de compétence apparaissent comme un désir de maitrise de l’agir, alors même que celui-ci reste largement une énigme. Dans les travaux de recherche contemporains sur les champs de pratiques professionnelles activité et action sont largement pris l’un pour l’autre.
    Pour chercher à clarifier les échanges sur les champs de pratiques, ce texte a pour objectif de proposer quelques définitions de concepts relatifs au domaine de l’agir, propositions entrant plus généralement dans le cadre d’une entrée ‘activité’, entrée à la fois épistémologique et théorique.

    14 avril 2021 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 3975 visites 2 commentaires
  • L’activité comme procès de travail et rapports entre sujets-en-activité

    S’inscrivant dans le cadre d’une problématique croisant construction des activités et construction des sujets-en-activité, le présent texte fait l’hypothèse que l’activité s’effectue toujours dans le cadre de rapports sociaux dont l’analyse peut se faire à partir de la logique d’un procès de travail. Ces rapports ne peuvent être appréhendés et décrits que dans le cadre d’une relation d’implication sujets-activités. Ils sont une construction interne à l’activité. Quand ces rapports ne sont pas conscients pour les sujets concernés, ce qui est souvent le cas, on peut parler de rapports-en-acte. Les rapports-en-acte sont des rapports établis de fait entre les sujets et les composantes de leur environnement physique et social à l’occasion de leur activité. Ils sont inférables à partir de l’observation et de l’analyse de « ce que les sujets en font ». Ils font l’objet d’appréciations sociales et de discours des sujets en termes de rapports de force.

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