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jean-marie.barbier

Professeur émérite au Cnam
Président de l’association Biennale internationale de l’éducation, de la formation et des pratiques professionnelles

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Articles de cet auteur (75)

  • L’organisation de l’action comme mobilisation d’une configuration d’énergies

    Loin d’apparaître seulement comme un effort de rationalisation et planification de la mise en œuvre de moyens en référence à une fin, représentation sociale habituelle, le travail d’organisation est le travail complexe, de reconfiguration de configurations d’énergie. A ce titre, il a, comme l’ergonomie, un statut de discipline de travail sur le travail ou d’activité sur l’activité.

  • L’apprentissage : une transformation valorisée d’habitude d’activité

    Dans la logique de la définition de Durkheim de l’éducation comme une action de la société sur elle-même, l’apprentissage est habituellement considéré comme une appropriation par les apprenants de savoirs élaborés et mis à disposition par d’autres acteurs qu’eux mêmes intégrés dans la vie sociale et professionnelle. Définir l’apprentissage comme une transformation valorisée d’activité permet de resituer l’apprentissage comme une transformation valorisée d’habitude d’activité permet au contraire de resituer l’apprentissage dans les dynamiques de transformation des sujets en rapport avec leurs activités et expériences. Et pour la recherche en éducation, elle permet aussi d’approcher les apprentissages comme des évaluations et non comme des objets d’analyse et de science.

    19 septembre 2025 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 1506 visites 0 commentaire
  • Ni auto-formation, ni hétéro-formation : le concept d’apprentissage conjoint

    La scène sociale des débats pédagogiques voit régulièrement s’affronter les tenants de deux types de modèles (Sciences humaines n°307 oct. 2018) :

    • Les uns voient dans l’éducation et la formation essentiellement une intervention externe : privilège est alors donné aux savoirs « à transmettre », à la multiplication des actes d’évaluation, à la qualification de l’enseignement comme une science
    • Les autres privilégient dans le processus éducatif l’activité de l’apprenant lui-même : autodidaxie, autoformation, personnalisation des parcours.

    Ces deux figures ne sont probablement que la reprise en éducation et formation du clivage objet/sujet accompagnant deux perspectives socialement marquées du développement humain : l’une prône l’adaptation aux exigences de fonctionnement des organisations, l’autre mise sur les potentialités, les aspirations, les attentes, les envies.

    2 novembre 2018 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 643 visites 0 commentaire
  • Activité, interactivité, action, interaction

    Dans ses usages académiques, le concept d’action reste souvent lié à son usage social. Il qualifie un acte : on ‘entre’ dans l’action. Est célébré le ‘pouvoir d’agir’. Les référentiels de compétence apparaissent comme un désir de maitrise de l’agir, alors même que celui-ci reste largement une énigme. Dans les travaux de recherche contemporains sur les champs de pratiques professionnelles activité et action sont largement pris l’un pour l’autre.
    Pour chercher à clarifier les échanges sur les champs de pratiques, ce texte a pour objectif de proposer quelques définitions de concepts relatifs au domaine de l’agir, propositions entrant plus généralement dans le cadre d’une entrée ‘activité’, entrée à la fois épistémologique et théorique.

    14 avril 2021 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 3980 visites 2 commentaires
  • Peut-on parler de dynamique identitaire ?

    C’est devenu une question-clé pour les professionnels de l’éducation, du travail social, de la santé, du conseil, de l’orientation, du handicap, lorsqu’ils s’éloignent d’une culture d’évaluation des ’manques’ de leurs publics et conçoivent leur espace d’action professionnelle comme un couplage d’activités entre eux-mêmes et leurs publics.

    14 mai 2020 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 16407 visites 1 commentaire
  • Le mystérieux cycle itératif de la conduite des actions

    La conduite des actions s’analyse comme une mise en relation cyclique, itérative entre représentations finalisées et finalisantes.
    Les représentations finalisées sont les représentations que se font des sujets de leur environnement, d’eux-mêmes ou de leurs propres activités, orientées par les processus de transformation dans lesquels ils sont déjà engagés. Les représentations finalisantes sont les représentations que se font les sujets de ce qui est souhaitable pour leurs activités, pour eux-mêmes, pour leurs environnements.
    La distinction finalisé/finalisant est un outil théorique pour analyser les activités de conduite des actions, pas pour les concevoir ou pour les évaluer. Le discours managérial, très présent dans les formations professionnelles tend à énoncer et à valider les activités professionnelles sous forme de tâches, de fonctions à remplir, formalisées dans des fiches de postes. La distinction finalisé/finalisant n’est pas une distinction linéaire, temporelle, relative à l’organisation de l’action. Ce n’est que l’organisation de l’action qui suppose une logique temporelle des activités constitutives de l’action : organisation d’étapes successives susceptibles d’ordonner leur performation.

  • RATIONNEL / SCIENTIFIQUE ?

    Loin d’être des outils d’analyse des activités de pensée, rationalité et scientificité sont des outils de finalisation et d’évaluation de ces activités intellectuelles.
    C’est l’usage croisé de ces références, les ambiguïtés dont elles s’accompagnent, leur fonction sociale en contexte, leur place dans les stratégies d’acteurs qui sont significatives. Comme la référence récurrente au cerveau , ce sont des analyseurs des enjeux de l’analyse de l’action humaine.
    Cette voie d’analyse est la voie déjà ouverte par ceux qui attribuent à la mythologie et la science une fonction sociale comparable : « Je crois, écrit François Jacob, que le cerveau humain a une exigence fondamentale : celle d’avoir une représentation unifiée et cohérente du monde qui l’entoure, ainsi que des forces qui animent ce monde. Les mythes, comme les théories scientifiques, répondent à cette exigence humaine » .

    30 mars 2021 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 2180 visites 0 commentaire
  • L’expérience : une transformation simultanée de l’activité et du sujet-en-activité

    L’expérience peut être définie comme une transformation simultanée de l’activité et du sujet-en-activité. Elle présente trois formes sociales interdépendantes d’émergence : le vécu, l’expérience représentée, l’expérience communiquée. On peut y accéder notamment par trois voies : le rappel, le récit, la confrontation à des traces d’activité.
    Pour accéder à l’expérience en train de se faire, les moments privilégiés sont les moments de transformation de l‘expérience, marqués par l’incertitude, l’agitation et l’émotion ; on peut qualifier comme des moments de bascule. Ils ouvrent des faisceaux d’activité repérables comme organisés autour de cinq fonctions : alerte, prise de hauteur, mise en perspective, enchâssement-concaténation, formalisation.

  • La création comme expérience de transformation conjointe de l’activité, du produit de l’activité, et du sujet-en-activité.

    Le pas a été franchi au détour du siècle/millénaire (21ème siècle) : la créativité, censée fondée sur l’autodétermination du sujet dans l’engagement de son action, est devenue une nouvelle prescription, orchestrée par de multiples relais sociaux, aussi bien dans le domaine des ressources humaines, du management, de la gestion, de l’organisation, que de l’ergonomie ou de l’éducation/formation.

    Présentée à la fois comme une responsabilité du sujet dans l’engagement de l’action, et comme invention de soi dans l’action, elle est promue aujourd’hui dans les discours managériaux comme la qualité cardinale des sujets au travail. Le modèle de l’artiste devient figure de référence du discours managérial.

    6 novembre 2020 par jean-marie.barbier Outils d’analyse 1806 visites 1 commentaire
  • Analyser les actions éducatives : approche globale

    Depuis une trentaine d’années environ, un courant international puissant s’est développé dans les ‘métiers de l’humain’ (soin, éducation, social, médico-social) , porté à la fois par des institutions, par les professionnels eux-mêmes, et par des intervenants spécialisés en analyse des pratiques.

    Ce courant présente aux yeux de ses différents promoteurs un intérêt social évident : la « mise en mots » par les praticiens de leur propre activité favorise le développement de leurs activités réflexives et de leurs activités de communication d’expérience . Elle peut faciliter coopération et conduite collective des actions, et ce faisant contribuer à l’affirmation des identités professionnelles. Ces enjeux prennent aussi sens dans le courant contemporain de la professionnalisation : la fonction recherchée est d’assurer une transformation continue des compétences liées à sa propre activité (faire, ‘gestion’ du faire , ‘rhétorique’ du faire).

    L’analyse des pratiques est-elle pour autant un outil d’intelligibilité des actions éducatives ?

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