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Martine Dutoit

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Articles de cet auteur (14)

  • De quoi parle-t-on quand on parle du travail ?

    Dans le contexte d’un renouveau des luttes sociales autour du travail, après des annonces aussi étonnantes que la fin du travail, et après l’émergence d’une interrogation sur un revenu universel fonctionnant de fait comme un revenu d’existence, un débat social élargi vient fort opportunément de se réouvrir, mêlant toutefois les questions relatives à l’objet travail, à son produit, à l’appréciation /dépréciation de sa valeur, à la possibilité de son exploitation, aux rapports sociaux dans lesquels il s’établit.
    Dans ce contexte, il parait peut-être utile de prendre comme préalable d’étude la désignation même du travail : de quoi parle t’on quand on parle du travail ? Quel (s) objet(s) est (sont) construit(s) par le discours lui-même ? Quelles transformations le travail désigne-t-il ? Quels types de questions peut-on se poser à propos de ce terme  ? Autant de lectures possibles.

  • Des émotions fondatrices ?

    L’émotion est à la fois une suspension d’activité et une révision des constructions de sens qu’un sujet opère à la fois autour de son parcours de vie, de la situation dans laquelle il se trouve, et sur ce qu’il y a à y faire. Les émotions fondatrices sont considérées par le sujet comme une représentation de son passé et de lui-même au regard de son engagement à venir. Elles introduisent à la connaissance des enveloppes de sens qu’un sujet construit autour de lui-même dans son itinéraire de vie.

  • Enseignement professionnel // Formation professionnelle ?

    Enseignement professionnel et formation professionnelle ne sont pas seulement des dispositifs d’une assise institutionnelle très différente. Ce sont aussi des cultures dans lesquelles se construisent tous les jours les acteurs présents en éducation. Et des cultures qui se déclinent dans la conservation d’expérience et dans le maintien de réseaux…
    Il est peut-être possible de tirer parti de ces systèmes et de ces cultures, dans une perspective de métissage, qui ne consiste pas à les fusionner mais à transformer ces différences en ressources pour l’apprenant.
    N’est pas déjà le cas avec des chefs d’établissement qui présentent des profils de triple identité d’anciens professionnels, d’enseignants et de responsables de formation ?

  • L’INTÉRÊT À L’ACTION DÉSINTÉRESSÉE

    Dans le contexte actuel des violences subies par les peuples dans la guerre imposée à l’Ukraine, le présent texte, simplement consacré à la diversité des intérêts qui peuvent aussi être présents dans des actions dites désintéressées, souligne les possibles liens entre intérêt, référence au bien collectif et aveuglement des acteurs.

  • La communication à soi : une activité secrète universellement repandue

    Beaucoup de naïvetés et d’auto-illusions sont régulièrement proférées sur la question du sens.
    De la même façon que l’apprentissage ne peut pas consister en une simple appropriation d’un élément’ extérieur (cad le savoir, https://www.innovation-pedagogique.fr/article8610.html ) la construction des sujets par eux-mêmes ne peut pas consister en simple appropriation/transmission de valeurs. Il faut probablement s’intéresser aux voies par lesquelles les sujets construisent le sens de leur activité. L’hypothèse que font les auteurs de ce texte, encore charmés rétrospectivement par le doux babil de leurs enfants en bas âge, comme observé aussi par des chercheurs https://ct3.ortolang.fr/valange/dist/fr/dossier_offre.html?Anae-0_10-babillage-girafe-coupe= , est que s’intéresser aux ‘communications à soi’ peut peut-être y contribuer de façon décisive.

  • Les contours de l’action de soins

    Que peut-on appeler action de soins quand l’action est objet d’analyse par/pour les professionnels ? Les soins sont une intervention ordonnée autour de la restauration des paramètres habituels de vie d’un sujet. Ils correspondent au terme anglais cure et se différencient du care qui se caractérise par une intention de préservation d’existence. L’action de soins suppose dans tous les cas un couplage entre proposition d’activité du soignant et engagement/investissement du patient que l’on peut désigner en termes de travail du patient.

  • Comprendre/être compris dans une interaction en acte : Adrian et son grand-père

    Que se passe-t-il lorsque deux personnes semblent se comprendre si bien dans une interaction qu’ils n’ont pas besoin précisément de mots pour communiquer ? A l’occasion d’une recherche sur l’activité des professionnels du handicap rare, j’ai été amenée à interviewer ensemble un jeune homme et son grand père. Que s’est-il joué entre eux. Ce qui m’intéresse au regard du thème de la biennale 2023, c’est le caractère conjoint de la construction de soi dans la relation.

    13 février 2024 par Martine Dutoit Biennale de l’éducation 89 visites 0 commentaire
  • Enchaînement d’activités et constructions de sens

    Dans deux situations prises en exemple, l’activité musicale et la communication, enchainement d’activités et constructions de sens s’opèrent dans un même mouvement pour les acteurs concernés.

    • Ce sont des activités concaténées.
    • Elles renvoient à l’expérience des sujets, qui en ont une maitrise pratique, au sens de de P. Bourdieu.
    • Leur mobilisation relève d’une action intentionnelle, singulière, située dans des circonstances données.
    • Cette mobilisation implique également et dans le même temps à la fois une représentation d’action et une représentation de soi comme sujet agissant dans l’action.

    Reconnaitre les chaines d’activité dont nous avons l’expérience et que nous remobilisons dans l’action, n’est-il pas aussi un outil de reconnaissance, construction/reconstruction de soi ?

  • Le délire comme construction de soi dans une situation de présence à autrui

    Comme praticienne et chercheure, j’ai axé mon travail de recherche et de réflexion sur la manière dont se construit l’expérience des acteurs. Pour rendre compte de l’expérience j’ai été amenée à adopter un mode de travail de recherche similaire à celui qui fait que l’expérience se construit, c’est-à-dire en rendant compte de transformations simultanées de l’action et de la pensée de l’action, dans les aspects microsociaux d’un continuum de transformations. Ce récit d’expérience est la résultante de faits collectés dans des situations d’écoute et ne prétend pas rendre compte de catégories psychiatriques, notamment celles caractérisant les types de productions délirantes en lien avec une nomenclature des maladies psychiques.

  • Indispensable travail empirique

    Dans une approche privilégiant l’entrée activité en sciences humaines, la recherche est elle-même considérée comme une activité. Ce qui conduit à faire le constat que ce sont les opérations empiriques qui permettent de préciser l’objet réel des recherches.
    Des confusions apparaissent entre ce à quoi on croit accéder et ce à quoi on accède effectivement. L’usage fréquent de l’analyse de contenu des discours conduit à faire l’hypothèse que l’on croit accéder à des activités alors qu’on accède en réalité à des discours d’intentions. Les constructions discursives (énoncés) et les constructions mentales (représentations) ne se recouvrent pas, même si les constructions discursives sont souvent un moyen d’accès aux constructions mentales. Il convient de distinguer objet et moyen d’accès.
    Les questions à se poser deviennent simples : sur quoi j’ai voulu produire des représentations et des savoirs ? Sur quoi j’en ai produit effectivement ? La recherche telle qu’elle se fait, se situe dans l’empan de cette interrogation.

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