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Transformation digitale : une voie vers la reconquête des hommes par l’entreprise ?

3 juin 2016 par Miss MOOC Veille 387 visites 0 commentaire

Un article repris de https://missmoocparis.wordpress.com...

 

Faire grandir la motivation ou faire confiance au collaborateur ?

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Au cours de mes articles précédents, j’ai souvent souligné l’importance de remettre l’homme au cœur de l’entreprise et le rôle des outils tels que SIRH, LMS, outils collaboratifs, dans la réalisation de cet objectif.

Diverses expériences ces derniers mois ont fait évoluer cette croyance, ce raccourci que j’ai pu faire dans notre monde complexe ! 

Dans ma vie de « digital learner », j’ai suivi le MOOC « Du manager au leader agile » animé par Cécile Dejoux.

Le module « Devenir agile » et l’interview d’Arnaud Frey, président de la société EXTIA, primé au palmarès « Great Place to work » m’ont interpellée.

Pourquoi ?

Parce ce qu’Arnaud Frey utilise l’agilité, méthode issue du monde de l’informatique, pour gérer cette entreprise et provoquer l’engagement de ses collaborateurs. Surtout il permet l’innovation et crée ainsi de la valeur à tous les niveaux de l’entreprise. L’agilité est une méthode pourtant très exigeante qui demande une très forte capacité d’adaptabilité, de réactivité de la part des collaborateurs. Et on a plutôt le sentiment que changement rime avec instabilité. Et même que instabilité rime avec découragement, risque d’erreur, danger !

Engager les salariés dans un univers mouvant :

Alors comment réussit-il à travailler avec des collaborateurs investis dans un univers mouvant là où on s’attendrait à faire face à la démotivation ?

Eh bien, il rappelle l’importance de la confiance, du droit à l’erreur et de la responsabilisation des collaborateurs.
Privilégier l’interaction aux process, la transparence.
Alors j’ai continué mon investigation sur l’engagement des collaborateurs, sujet d’actualité pour les entreprises.
Une étude de cornerstone sur l’engagement des collaborateurs indique que pour Jim Whitehurst, le PDG de Red Hat, les collaborateurs sont réellement impliqués quand

Ils croient ce que vous voulez qu’ils croient. S’ils sont réellement convaincus, ils vous décrocheront la Lune. Ils feront leur maximum. 

En France, seuls 11% des salariés sont engagés dans leur entreprise selon un sondage Gallup « State of the global workplace » 2013 relatif à l’engagement des salariés dans leur entreprise et réalisé dans 140 pays. Parmi les 89% restants, 61% ne sont pas engagés dans leur entreprise et 28% sont activement désengagés.

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Si je traduis, 1 salarié sur 9 contribue à faire avancer l’entreprise !

Que s’est-il passé entre le moment de l’embauche où l’on est sensé arriver avec la volonté de produire de la valeur ajoutée pour le développement de l’entreprise et cet état de désintérêt ?

Quel chemin a été parcouru par ces salariés ? Un chemin qui dure entre 3 et 10 ans selon la taille de l’entreprise. Un chemin de croix ?

Les chiffres de création d’entreprises en France sont en croissance pour les jeunes générations. La « « génération K « (inspirée de l’héroîne Katniss Everdeen, dans la saga « Hunger Games » ) est une génération désenchantée. Selon Noreena Hertz, économiste célèbre, 

Leur avenir, il ne le voient pas en rose, certes, mais ils sont bien décidés à agir et la génération K sera celle des créateurs et des inventeurs. Ils ne croient pas en la méritocratie.

Selon Arnaud Frey :

Ce qui tue les entreprises aujourd’hui, c’est le manque d’initiative de ses salariés.

Le TEDx de Isaac Getz donne des clés pour comprendre.
Dans les entreprises françaises, il semble que l’on se soit concentré sur les besoins physiologiques et de sécurité.
On a écrit des conventions collectives !
Isaac getz nous explique une nouvelle présentation des besoins de l’être humain qui diffère de la pyramide de Maslow


Il présente 3 besoins fondamentaux universels :

  • L’égalité intrasèque : tout salarié a besoin d’être traité avec la considération, le respect, la bienveillance, la confiance. Cela signifie lui donner la capacité de résoudre des problèmes par lui-même, de faire des propositions qui seront écoutées et prises en compte, laisser exprimer son intelligence . Au lieu de cela, les salariés sont engloutis dans des cadres rigides, obligés d’appliquer des façons de faire qui datent de plusieurs dizaine d’années. N’est-ce pas une caractéristique d’un fonctionnement agile : place à l’innovation, la confiance et le droit à l’erreur !
  • Le développement personnel : chaque être humain a l’impression qu’il a un potentiel qu’il n’a pas réalisé. Est-ce que l’entreprise peut permettre aux salariés d’acquérir de nouvelles connaissances ?
    Savez qu’un seul refus suffit pour décourager un collaborateur de proposer une nouvelle idée pour développer des nouvelles compétences ?
    On comprend le taux de désengagement cité précédemment.
  • L’autodirection  : les hommes n’aiment pas être contrôlés. Place à l’initiative.

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Des entreprises comme Goretex, Harley Davidson ont mis en place ces principes.

On peut donc conclure que ces entreprises ne motivent pas les collaborateurs, elles leur font confiance.

Quand vous observez des collaborateurs qui ne se plaignent pas mais qui apportent des solutions, quelle réussite !

Voici des chiffres qui vont plutôt dans le sens de la performance au profit de l’entreprise ; un salarié qui est heureux de travailler est 2 fois moins malade, 6 fois moins absent, 55% plus créatif, 9 fois plus loyal.

Le prochain job des DRH est-il, comme j’ai entendu lors de la plénière d’ouverture du salon RH de mars 2016, de 

Remettre l’entreprise au coeur des hommes ?

Je pense que OUI. Et le digital peut permettre de réunir l’homme et l’entreprise.
Henry Mintzberg affirme que l’homme n’est pas une ressource humaine mais un humain remplis de ressources.

Comment faire grandir ses ressources, source de valeur ajoutée pour l’entreprise ? 

Enjeux RH :

Les enjeux de la fonction RH me semblent être les suivants : transparence, culture d’innovation, performance, agilité et collaboration.

Selon moi, mettre en place une politique de transformation digitale RH doit donc servir ces enjeux et intégrer plusieurs notions :

  • Disposer d’outil permettant d’utiliser les datas (big datas, feel datas, smart datas). Les SIRH seront utilisés pour permettre de gérer la multitude de données concernant les collaborateurs et ainsi générer la meilleure performance ou même comprendre comment attirer des talents
  • Déployer des méthodes de management agile pour permettre l’innovation et la recherche de valeur ajoutée.
  • Donner des espaces de collaboration ; adieu les silos ! vive les communautés. Manager un jour, contributeur un autre jour, leader demain.
  • Créer des espaces de développement en permettant aux hommes de progresser rapidement, en toute autonomie et au bon moment (just in time).

L’important est avant tout d’avoir une stratégie globale.
Tous les métiers doivent collaborer : marketing, opérationnel, commercial, IT, RH.
Le DRH devient un chef d’orchestre.

Le growth hacking pour accompagner la transformation digitale RH

Pour accompagner cette transformation digitale, j’avais envie de partager avec vous la méthode du growth hacking ?
Le marketing des start up.
Il utilise la technique AARRR.

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Appliquée aux métiers du RH cette méthode permettrait de produire du succès avec les talents à disposition des entreprises.

Alors je vous fais confiance ! Je vous laisse vous reporter au blog « Parlons RH » ; l’article de Mohamed Achahbar : « le growth hacking appliqué aux RH » est passionnant.

 

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Pour conclure, la transformation digitale est à mon avis un enjeu de survie pour les entreprises qui ne sont pas « digital native ».

Mais ne nous trompons pas, il ne s’agit pas d’installer une somme d’outils collaboratifs ou numériques. Ceux-ci ne sont que des facilitateurs, des catalyseurs de la transformation.

N’oublions pas notre objectif : créer de la performance, de la valeur ajoutée par l’innovation !
Or, l’innovation est apportée par les collaborateurs.
Voilà ce que nous devons servir.

La transformation digitale est donc bien une histoire d’hommes et de femmes qui engagent leur énergie au service de la réussite d’une entreprise.

sac Miss L&D

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