Baromètre 2025 : IA et personnes enseignantes : le temps de la lucidité ?

Ecolhuma est une association à but non lucratif dont la mission est de soutenir les enseignant·es et chef·fes d’établissement pour faciliter la réussite des élèves français·es, à travers divers dispositifs d’accompagnement.

Parmi ces initiatives, la plateforme ÊtreProf, réunit aujourd’hui près de 20 % des enseignant·es français·es.

Dans le cadre de leur observatoire, entre mai et juin 2025, Marine Portex et son équipe ont interrogé 1962 enseignant·es. Sur leurs usages de l’IA, sur celles qu’ils et elles percevaient de la part de leurs élèves. De ce qui semblait marcher et ce qui posaient problème.

Ils viennent tout juste de publier leurs résultats. Voici le lien qui mène à la synthèse et aux résultats complets.

Cette enquête est précieuse. Sa taille (1962 réponses) et la diversité des questions nous permettent d’avoir un instantané assez précis de la position des enseignant·es, en France, à l’été 2025, vis à vis de l’IA.

Des surprises ? Non. C’est même l’absence de surprises qui est surprenante.

Des évolutions depuis l’arrivée de ChatGPT en novembre 2022 ? Oui, sans doute, même si une enquête similaire n’avait pas été menée à l’époque.

C’était le moment où le projet AI4T se terminait et où commençaient des formations et surtout des conversations avec les enseignant·es sur ces questions : à ce moment-là, le mot clé sur lequel nous devions travailler était “déni”. Pour certains un épiphénomène ; pour d’autres un enjeu qui disparaitrait dès que le détecteur promis serait livré.

Or aujourd’hui, le déni a disparu. Le baromètre fait apparaître le groupe des enthousiastes, celui des opportunistes/réalistes et un petit groupe (20%) de réfractaires.

L’autre inquiétude qu’on pouvait avoir, il y a moins de trois ans, était celle d’un profond décalage entre les enseignant·es et les élèves. Cette impression que les enseignant·es ne voyaient pas ce qui se passait, et que les élèves “en profitaient”. Or, les chiffres sont clairs : les enseignant·es voient bien les usages des élèves et surtout analysent bien les risques associés à ceux-ci.

Lucidité est donc le mot qui vient à l’esprit quand on analyse les résultats de ce baromètre. De façon intéressante, c’est également le mot qui est prononcé par celles et ceux qui analysent la vision que les élèves ont de leurs propres usages.

Soyons donc optimistes : avec des enseignant·es et des élèves lucides, la formation des un·es et des autres pourrait se faire dans les meilleures conditions. Ce qui passe sans doute par une formation critique (commençons par appliquer la pensée critique à l’IA !) et non seulement opératoire.

Pour finir, rappelons le lien : https://ecolhuma.fr/2025/08/28/barometre-2025-enseignants-et-ia/

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