Cet article veut montrer l’intérêt de certains aspects fondamentaux de la pensée et de la médecine traditionnelle chinoise pour les pratiques de formation, de consultation et d’intervention relevant de la psychosociologie. Cette approche est susceptible de modifier le regard que nous avons de l’agir humain. Elle permet d’interroger autrement les notions de subjectivité, d’activité volontaire, d’efficience, de processus, d’intentionnalité. La notion de sans-agir (無為wu wei), éclaire l’activité spontanée non délibérée, et montre l’importance de l’inutilité apparente. Elle peut éclairer le psychosociologue qui prend les pratiques comme objets de recherche, privilégie les processus évolutifs, et voit les organisations autrement que comme un système opératoire régi par des règles fixes, mais plutôt comme des ensembles vivants, animés par des échanges incessants, traversés de conflits, sujets à des questionnements. Les acteurs pouvant formuler des demandes, attendre et différer les réponses, et être accompagnés dans leur cheminement.