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Étude de cas : coulisses d’une épreuve

18 décembre 2020 par marieidille Veille 1028 visites 1 commentaire

Un article repris de https://lafacette.wordpress.com/201...

Entrez sans sonner, par Michele M.F. (CC BY-SA), via Flickr

Entrez sans sonner, par Michele M.F. (CC BY-SA), via Flickr

En février dernier, je planchais sur l’épreuve unique d’admissibilité au concours de bibliothécaire d’État en interne, à savoir l’étude de cas. J’ai raconté l’épreuve à chaud dans un premier billet, Concours bibliothécaire interne 2015 : jamais 2 sans 3.
Impossible d’entrer dans les détails à ce moment, je ne pouvais pas prendre le risque qu’un correcteur tombe sur mon blog et puisse identifier ma copie (une chance sur xxxxxxx, mais bon…).

Voici un second billet à J+4 mois, maintenant que je sais que mon devoir m’a non seulement permis d’être admissible, mais m’avait même assuré pas mal de points d’avance.
Je propose ici de partager ma manière d’aborder l’épreuve et d’entrer dans l’intimité du concours à mes côtés.

Rappel du sujet

Étude de cas portant sur les aspects de la gestion d’une bibliothèque ou d’un réseau documentaire
Durée : 4h

La direction du Service Commun de Documentation, dans le cadre de ses missions de service public et d’une réflexion plus générale menée au niveau de l’Université, repense l’accueil de ses publics en situation de handicap.

En tant que bibliothécaire responsable de la cellule handicap au sein du SCD, vous vous appuierez sur le dossier joint pour rédiger à l’attention de la direction une note relative à la méthode, aux moyens et aux actions à mettre en œuvre pour la mise en accessibilité des collections et services de l’établissement.

Handicap Stairs? / Josh Hallett (CC BY), via FlickrDossier joint (12 pages) :

J’ai le sujet : j’entre dans la peau du personnage

L’objectif de l’épreuve est de vous obliger à vous glisser dans la peau d’un(e) bibliothécaire, cadre A qui doit être :

  • force de proposition pour sa hiérarchie (un chef de section ou de service, un directeur d’établissement…) ;
  • élément moteur, voire conducteur de projet ;
  • accompagnateur de changement pour ses équipes ;
  • capable de prendre des décisions seul(e).
Entrez et jouez / Benoit Leray (CC BY-NC-ND), via Flickr

Entrez et jouez / Benoit Leray (CC BY-NC-ND), via Flickr

Là on entre dans un jeu de rôle. Il va falloir faire comme si on y était et y croire à fond les ballons.
Moi c’est impec’, déjà petite je me croyais réellement en danger de mort à la piscine quand mes frères jouaient au requin, alors me prendre pour une bibliothécaire responsable de la cellule handicap, pourquoi pas.

Je lis attentivement le sujet, pour être sûre de ne pas mal le comprendre et de bien en cerner le périmètre. De quoi s’agit-il ? Quel est le contexte ? Qui me missionne ? Qui suis-je supposée être ? Qu’attend-on de moi ? Dans quels délais ?

On va donc partir du principe que mon établissement n’est pas adapté à l’accueil des handicapés, et qu’il va falloir penser à tout comme s’il n’y avait rien de chez rien d’adapté.
La direction du SCD compte sur moi pour guider le démarrage de ce projet. Sur moi rien que moi. A partir du dossier que je lui remettrai, le projet pourra prendre corps. Ma direction devrait avoir tous les éléments en main pour préparer sa propre réflexion, n’oublier aucun partenaire, évaluer le temps nécessaire au chantier, envisager les coûts à prévoir, satisfaire les usagers et se mettre en conformité avec la loi.

Les documents

Documentation, par Matt Ray (CC BY-Sa) via Flickr

Documentation, par Matt Ray (CC BY-Sa) via Flickr

Les documents qui accompagnent le sujet sont aussi là pour imiter la vraie vie : il ne s’agit pas de les utiliser à tout prix ou d’en faire une synthèse exhaustive.
Dans la vraie vie, votre supérieur vous dit : « j’aurais besoin d’une note sur les mesures à prendre pour améliorer l’accueil des publics handicapés ».
Vous allez faire quoi ? Vous êtes bibliothécaire, vous avez du métier, vous savez comment fonctionne votre environnement professionnel, mais vous ne savez pas tout du sujet. Vous allez noter quelques idées puis… vous documenter. Chercher ce que d’autres bibliothèques ont fait, quelle est la législation en vigueur, quels sont les outils novateurs sur le marché…
Les documents dans l’étude de cas, c’est ça : 6 articles que vous avez ouverts dans votre moteur de recherche pour balayer le sujet avant de vous lancer dans la rédaction. Ils vont vous apporter quelques idées supplémentaires et vous aider à structurer votre propos. Ils ne sont pas indispensables. Si vous connaissez bien le sujet, vous n’avez potentiellement même pas besoin de les lire.
C’est tout de même mieux de le faire. L’an dernier sur la charte documentaire j’avais fait l’erreur d’avoir quasi fini mon plan avant d’avoir lu les documents. En les lisant, j’y avais trouvé des éléments qui m’incitaient à organiser ma réflexion différemment, mais j’avais déjà perdu trop de temps pour tout reprendre à zéro…

Je prends donc quelques notes autour du sujet lui même, quelques éléments qui me viennent immédiatement à l’esprit et que je ne veux pas risquer d’oublier par la suite. Mais je m’arrête là et je m’astreins à faire rapidement le tour des documents, stabylo en main. Je surligne quelques mots-clés qui devront trouver une place dans mon étude de cas, et quelques exemples significatifs.
La lecture attentive du sujet et le balayage des documents doit m’avoir pris 45 mn max.

Au brouillon

Le top du top (de mon point de vue) pour organiser ses idées rapidement et pouvoir s’y référer efficacement au moment de rédiger, c’est la carte heuristique.
Le sujet s’y prêtait bien. A partir du thème principal « accès handicap », je note tous les aspects qu’il va falloir prendre en compte.
Un dessin valant mieux qu’une longue explication…
bibint_mindmapA partir de là, j’ai environ 1h pour rédiger mon plan détaillé, que je reporterai à peu près tel quel dans ma copie, en étoffant chaque partie et sous-partie pour expliciter un peu les différents points, avec des transitions et tout et tout.
Pour moi il est essentiel de matérialiser les parties avec des intitulés clairs. La personne qui va me lire dans la vraie vie aura besoin de pouvoir analyser en quelques coups d’œil le contenu et l’organisation de l’étude. Ça me fait 2 pages de plan avec parties, sous-parties.
bibint_planA moins que le sujet ne s’y prête vraiment pas du tout, considérez comme incontournable l’insertion d’un calendrier pour ordonner les étapes dans le temps.

bibint_planningA partir de ce brouillon, j’avais consacré ma 8ème et dernière page au planning, en remettant dans l’ordre chronologique les cases (d’où l’intérêt du brouillon). Pensez à vous munir d’une règle et d’un stylo qui ne bave pas !

Ne restait plus qu’à rédiger les grandes lignes d’une intro et d’une conclusion et zou, c’est parti Kiki pour la rédaction. Il faut compter 2h. Et se garder 15 mn pour relire à la fin. S’appliquer tout le long en pensant que des gens auxquels on ne veut aucun mal vont devoir déchiffrer notre écriture. Peut-être le matin pas bien réveillé. Peut-être le soir dans une pièce mal éclairée alors qu’ils préféreraient se mater un bon film.
Donc, oui, quand je rédige j’écris mieux que sur mes brouillons.

Chacun sa manière, et je ne peux que recommander d’étudier les rapports de jury, ainsi que les fiches de méthodologie proposées par les CRFCB !

A venir : des billets sur les oraux, youhouuu !

[Edit du 16/06/2015 : le rapport de jury de concours de l’IGB est paru]
[Edit du 22/09/2015 : tout beau, tout nouveau, le Ministère publie les meilleures copies de concours numérisées…]

Licence : CC by-nc-sa

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