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Réflexion : l’apport du numérique pour l’enseignement

29 avril 2020 par Jean-François Parmentier Veille 1163 visites 0 commentaire

Cet article est extrait du livre « Enseigner dans le supérieur - Méthodologie et Pédagogies Actives » (J.-F. Parmentier et Q. Vicens, Dunod, 2019). Il est reproduit ici avec l’autorisation de l’éditeur et des auteurs.

L’amélioration fulgurante des nouvelles technologies, ainsi que l’augmentation de leur accessibilité sur supports mobiles, ont provoqué leur adoption en masse. Or « les nouvelles technologies obligent à sortir du format spatial impliqué par le livre et la page » (Petite Poucette, Michel Serres, Le Pommier, 2012). Comment justement les utiliser à bon escient à l’université ?

L’expérience des cours en ligne ouverts massifs (« MOOCs ») révèle que ceux-ci ne sont pas moins coûteux ni supérieurs à un cours traditionnel pour le rapport qualité/prix. De surcroît, ils ne sont pas en général considérés par les professionnels ni par le public comme ayant la même valeur que les cours en face à face. Par ailleurs, les enseignants hésitent à développer des cours en ligne qui paraissent complexes à mettre en place, et qui nécessitent un soutien institutionnel et des ressources numériques.

Au final, la rapidité d’accès à l’information ne se traduit pas par une amélioration de la capacité à comprendre et à assimiler. De la même manière qu’un livre n’est pas un cours et qu’une bibliothèque n’est pas une université, des ressources en lignes ne suffisent pas pour promouvoir un apprentissage ! En fait, les aspects déterminants pour l’apprentissage dans les cours en ligne sont similaires à ceux des cours interactifs en séance : un accompagnement substantiel et une interactivité régulière entre étudiants et enseignant. En fin de compte, toutes les stratégies présentées dans cet ouvrage s’appliquent aussi bien aux séances en face à face qu’aux cours en ligne. Et ce n’est pas l’existence d’un outil technologique particulier qui motive son utilisation en cours, mais l’objectif pédagogique que cet outil permet d’atteindre : tels le tableau et la craie —eux aussi innovants à une époque— les technologies sont au service de l’enseignement et non l’inverse.

Pourquoi utiliser les nouvelles technologies ? Les avantages sont nombreux : possibilité de travailler à distance, de manière asynchrone (soir ou weekend), avec un retour automatique et immédiat (QCM en ligne, simulations …), et la possibilité de refaire autant de fois que nécessaire (visionnages multiples). La performance des outils numériques ne cesse d’augmenter, permettant de travailler à la fois des niveaux bas de compréhension (mémorisation de définitions), et des niveaux élevés (exploration d’univers et travaux collaboratifs).

Les technologies s’utilisent aussi bien pour préparer une séance, pour l’augmenter, que pour s’entrainer et réviser après une séance. Comme l’espace de temps qui suit une séance est aussi celui qui précède la séance suivante, on gagne à considérer l’enseignement comme un continuum temporel : on apprend tantôt en séance, tantôt en dehors. La question à se poser n’est alors plus « Que faire en cours ? », mais plutôt « Quand et comment faire apprendre quoi à mes étudiants ? ».

C’est là où l’enseignement augmenté qui mixe face à face et numérique mobile —le « blended learning »— trouve sa valeur. La « classe inversée » en est l’une des illustrations les plus populaires : les étudiants sont exposés en avance aux concepts grâce aux outils en ligne, pour mieux les approfondir ensuite en séance.

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