Innovation Pédagogique et transition
Institut Mines-Telecom

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Quelques innovations pour plus de social dans les MOOC

15 octobre 2014 par Jean-Marie Gilliot MOOC 97 visites 0 commentaire

Vous aimez les MOOC ? moi aussi. Mais ce qui m’intéresse plus particulièrement ce sont les innovations qu’ils permettent. Voici donc quelques nouveautés que j’ai pu relever. À vous de me compléter, en commentaire ici ou en contribuant à mooc.fr. Vu le nombre de cours proposés, il est en effet indispensable de s’organiser une veille collective :-) Voici donc quelques innovations qui ont retenu mon attention.
Une communauté ouverte, c’est une communauté qui se renouvelle

Le MOOC ITyPA, pour Internet Tout y est Pour Apprendre en est déjà à sa 3ème saison automnale. Doyen des MOOC francophones, il prolonge son exploration des modes d’apprentissages sur le web. Le format, le site, les contenus, la communauté, les personnalités invitées ont tous été renouvelés. Plus original, même l’équipe d’animateurs/concepteurs a été complètement changée. Les pionniers de la première saison ont pu/su laisser la place à une équipe totalement nouvelle, et super motivée, faite de participants des années précédentes. Les personnes changent, mais l’esprit reste. C’est assez rare pour être mis en avant.
Des partenariats pour des prolongements dans des tiers lieux

ITyPA toujours proposait déjà l’année dernière à des associations, ou à qui voulait de relayer des événements, des regroupements locaux pour permettre de prolonger l’apprentissage en présentiel. La formule a donné des formes de propositions très variées, en phase avec les actions dans les territoires. L’opération est renouvelée cette année, avec 6 propositions pour l’instant, toujours aussi variées.

Le MOOC l’entrepreneuriat qui change le monde proposé par l’ESSEC a une approche plus structurée en proposant des rencontres complémentaires, des échanges, et même un concours pour récompenser les meilleures propositions des participants. Il y a ici une vraie cohérence dans le dispositif pour susciter des créations d’entreprises. La structure qui a monté le MOOC joue parfaitement les synergies entre partenaires. Allez visionner la vidéo à la une du site de l’Institut de l’innovation et de l’entrepreunariat social de l’ESSEC, elle semble plus complète.

Dans les deux cas, il y a une synergie claire entre dispositif global et relais locaux. Des initiatives à suivre donc.
Des MOOC qui s’intègrent dans les cursus

Yves Epelboin revient de la grande conférence Educause, et nous fait part de ses dernières observations. Le mot clé MOOC semble avoir disparu, mais selon lui c’est parce que l’approche est devenue si naturelle pour les universités qu’on parle désormais d’online-learning pour parler de MOOC. Le phénomène se banalise, pour mieux s’intégrer dans les formations.
Plus de social dans un MOOC

La rupture la plus impressionnante semble encore une fois revenir à George Siemens et à son équipe. Ils nous proposent en effet toute une série de dispositifs pour encourager l’apprentissage et les échanges dans un MOOC. Le point de vue plus technique est proposé dans EduGeekJournal.(joli nom, n’est ce pas ?) L’idée principale est sans doute de chercher à associer nos fameux xMOOC et cMOOC pour en faire un dispositif plus riche. En quelques mots :

Une fonction « Quick Helper » qui permet de trouver un participant pour échanger directement quand on rencontre une difficulté, pour inciter les participants à aider leurs pairs ;
La création intelligente de groupes à la volée autour d’une question, pour engager la conversation avec d’autres participants présents qui partagent un même intérêt. Cette possibilité de construire dynamiquement des groupes, et de trouver à toute heure des gens avec qui échanger sont le genre de fonctionnalités qui font sens, faciles à mettre en œuvre dans un MOOC qui typiquement n’ont aucun sens dans des systèmes moins ouverts ;
La construction d’un profil étudiant persistant à partir de ses productions sur le web. Au delà des lettres quotidiennes déjà proposées dans les approches connectivistes, cela permet de rendre visible le parcours de chacun, et d’encourager les échanges. L’outil utilisé s’appelle ProSolo, se définit comme un logiciel social basé sur les compétences, dont il me tarde de trouver des informations sur ses fonctionnalités ;
La mise en place de la persistance des ressources pour que la communauté puisse se prolonger au delà du cours (NdA : Je ne sais plus si je l’ai déjà indiqué sur ce blog, mais la persistance de l’accès à l’information qui a été utile pour apprendre, me paraît intéressante pour retrouver facilement ce qu’on a déjà appris, c’est même le principe de base des révisions). C’est une nouvelle forme d’ouverture qui fait également sens tant le MOOC peut être vu comme un outil de création de communauté, comme l’a d’ailleurs prouvé ITyPA ;
Et finalement, l’équipe nous propose une fonctionnalité d’adaptivité en permettant de sélectionner son niveau de difficulté de question au travers d’une banque d’évaluation, sur le modèle bien connu de DS106, un cours qui propose aux visiteurs un challenge différent chaque jour.

Bref, beaucoup d’options qui sont censées donner du sens aux apprentissages et permettre de trouver son chemin dans un domaine complexe, tout en donnant de l’autonomie et en encourageant les échanges. À suivre donc. Le cours commence le 16 octobre et s’appelle Data, Analytics, and Learning (#DALMOOC https://www.edx.org/course/utarlingtonx/utarlingtonx-link5-10x-data-analytics-2186). C’est d’ailleurs un sujet important pour les MOOC.

L’heure est à l’hybridation, et c’est très bien comme çà. N’hésitez pas à vous inscrire à ces MOOC, ne serait-ce que par curiosité, c’est ouvert :-)

Et merci d’avance à ceux qui feront part de leurs propres découvertes.

Crédit image : tiré de http://www.edugeekjournal.com/2014/05/04/designing-a-dual-layer-cmoocxmooc/ article écrit par Matt Crosslin – licence CC-by-nc-nd

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