Innovation Pédagogique et transition
Institut Mines-Telecom

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10 raisons d’y aller, 10 raisons de ne pas y aller….

Un article repris de http://www.brunodevauchelle.com/blo...

Educatice, Ecritech, Orme, Eduspot, Ludovia, EIDOS, etc.… ajoutons ici les journées académiques organisées entre les DANE et CANOPE, ou encore d’autres évènements… on a l’impression qu’ils se ressemblent tous…un peu à la manière des colloques scientifiques. On y vient, on y écoute, on y échange etc… La médiatisation de ces évènements donne souvent une image flatteuse de ce qui s’y passe. Mais est-ce que cela vaut la peine réellement d’y aller ? Evidemment cela dépend d’où l’on se situe, enseignants, entreprise, chercheurs, militants etc… Cela dépend aussi de nos attentes.

"10 raisons d’y aller, 10 raisons de ne pas y aller….," in Veille et Analyse TICE, 20 avril 2017, http://www.brunodevauchelle.com/blog/?p=2051, visité le 2 mai 2017.

Les 10 raisons d’y aller

 1 – Se mettre à jour sur les dernières avancées techno-pédagogiques
 2 – Rencontrer les acteurs importants du secteur du numérique éducatif
 3 – Trouver le produit, le logiciel, la pratique que l’on va essayer ensuite
 4 – Passer un bon moment avec des gens connus que l’on ne rencontre pas souvent
 5 – Sortir de son quotidien et rêver un peu
 6 – Rencontrer la personne qui nous intéresse (difficile parfois parmi la foule)
 7 – Sentir l’odeur de l’innovation techno-pédagogique
 8 – Faire des affaires
 9 – Assister à un atelier avec des personnes dites expertes
 10- Echanger des idées, en trouver de nouvelles

Les 10 raisons de ne pas y aller

 1 – On n’y apprend pas vraiment des choses nouvelles
 2 – On rencontre toujours les mêmes personnes
 3 – Sur le web on trouve beaucoup mieux
 4 – Les ateliers sont souvent ennuyeux
 5 – Parfois on n’a pas le droit d’essayer ni de manipuler, on écoute les personnes dites expertes
 6 – C’est mal organisé (trop de monde parfois, personne parfois, inaudible parfois etc.…)
 7 – Il y a ces vendeurs qui veulent à tout prix vous convaincre qu’ils ont raison
 8 – Il y a ces praticiens qui pensent qu’ils ont la solution magique
 9 – Ecouter la langue de bois (institutions, politiques et même chercheurs et praticiens)
 10 – Ça coute cher en déplacement hébergement

On pourrait s’amuser à poursuivre l’inventaire, mais force est de reconnaître qu’il faut s’interroger sur la pertinence de ces évènements : font-ils réellement avancer la question de la place du numérique en éducation ? On peut même caricaturer en disant : quelle plus-value quand on assiste ces évènements ? Certaines de ces rencontres sont plutôt commerciales, d’autres plutôt distractives, d’autres encore plutôt didactiques… Certes chacune à sa coloration, mais globalement est-ce vraiment utile d’y aller ? Mais est-ce aussi utile d’organiser ces manifestations ? Car le coût important de ces évènements mérite qu’on les resitue dans le cadre plus général de l’organisation du développement du numérique en éducation. Depuis 1985, n’a-t-on pas l’impression de nombreuses redites, de peu d’avancées en regard des moyens et des efforts financiers et humains déployés. Et c’est sans compter les journées organisées les ministres et autres élus…

On peut penser qu’il y est d’abord une question de visibilité (faut-il se montrer ?) : des participants, des organisateurs, des financeurs, des partenaires… opération uniquement publicitaire ? On peut aussi penser qu’on y retrouve souvent les mêmes : sont-ils si nombreux les spécialistes du numérique éducatif ? Entre les forums pour l’innovation, les salons et les rencontres diverses, on s’aperçoit qu’elles sont surtout destinées à maintenir le moral de ceux qui sont engagés dans ces dynamiques soit dans leurs pratiques, leurs recherches ou leur business.

Est-on capable d’organiser d’autres formes de partage ? Est-ce possible ? Ne risque-t-on pas d’aller vers la spectacularisation des pratiques au détriment de l’ordinarisation ? En tout cas il me semble sain d’interroger les évidences des organisateurs et des participants. A quoi servent les « foires » ? c’est la question que je posais il y a trois ans suite à un de ces évènements. Aujourd’hui, il me semble qu’il faut réinventer l’esprit de la foire du moyen âge : haut lieu de brassage culturel avant tout, mais pas ce que sont devenues les foires actuelles : des espaces destinés au commerce… avant tout.

A suivre et à débattre

BD

PS, parmi ces rituels celui du dénombrement des arguments fait partie aussi de mes énervements du moment… donc ne pas me prendre au sérieux…

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