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Du partage à la co-production de savoirs en recherche-développement collaborative : thèse par Paukovics, Elsa

10 octobre 2023 par Elsa Paukovics LIP, Genève 172 visites 0 commentaire

Un article repris de https://www.lip-unige.ch/2023/10/10...

Un article repris du site du Laboratoire d’Innovation Pégagogique de l’université de Genève, une publication sous licence CC by sa nc

Le 1er juin de cette année 2023, j’ai eu l’honneur de soutenir ma thèse de doctorat en Sciences de l’éducation au TECFA à l’Université de Genève, sous le co-direction de Eric Sanchez et Corinne Marlot, en présence d’un jury composé de Bernadette Charlier (UNIFR), Valérie Lussi Borer (UNIGE), Florian Meyer (Université de Sherbrooke) et Gérard Sensevy (Université de Bretagne).

Lien vers mon manuscrit de thèse :
Du partage à la co-production de savoirs en recherche-développement collaborative. Nature des savoirs en jeu, caractéristiques des transactions de savoirs et postures épistémiques des professionnels
https://archive-ouverte.unige.ch/unige:169708

Débutée en 2018, ma recherche doctorale a porté sur l’étude de la construction de savoirs dans le cadre de recherche-développement collaborative. A travers un processus de cinq enquêtes successives, j’ai participé, collecté et analysé des données (étude de cas multiple en observation participante) au sein de deux projets de recherche-développement collaborative : les projets PLAY – Jouer pour apprendre au musée et ECSE – Entrée dans la culture scientifique à l’école primaire.

Plus précisément, j’ai étudié (1) la nature des savoirs en jeu dans la collaboration entre professionnels de différents corps de métier, (2) les processus de co-construction de savoirs dans les réunions de travail collaboratif et (3) les postures épistémiques des professionnels impliqués dans ces projets, soit leur rapport aux savoirs en jeu.

A travers cet article de blog, je souhaite revenir sur trois grandes questions qui ont marqué mon parcours :

laughing “ Une recherche sur la recherche ? ” Etudier la construction de savoirs en recherche-développement collaborative… c’est faire de la recherche sur la recherche ! Cette mise en abîme de la recherche m’a obligé à clarifier avec précision mon objet d’étude, pour ne pas confondre mes propres objectifs de recherche avec les objectifs des recherches que j’ai étudiées ! Pour éviter les confusions, il s’agit d’être bien précis sur le choix du vocabulaire utilisé et d’insister, à chaque communication sur le caractère méta de ma démarche : “La recherche-développement collaborative, ce n’est pas ma méthode de conduite de la recherche… c’est mon objet d’étude ! ”

foot-in-mouth “ De quels savoirs parles-tu ? ” C’est une question qui m’a été posée à plusieurs reprises et dont je n’en ai pas immédiatement mesuré l’envergure.. Bien que mon objectif initial soit de répondre au comment (cad. “comment les savoirs sont-ils co-construits ?”), j’ai rapidement constaté la nécessité de questionner le quoi (cad. “quels sont les savoirs co-construits ?”). Au fur et à mesure de ma recherche doctorale j’ai ainsi (1) analysé a priori, (2) caractérisé puis (3) formalisé la nature des savoirs en jeu dans la RDC sous la forme d’un modèle (→ lire chapitre 8.1.6, page 364-369). 

innocent “ Tu étudies tes directeur·trices de thèse ?! ” Dans le cadre de ma thèse, j’ai étudié les projets PLAY et ECSE, projets de recherche auxquels mes directeurs·trices participaient en tant que chercheur·es…
– Est-ce que cela fait de ces derniers des “sujets” de ma recherche ? … Oui.
– Est-ce que cela est conventionnel ? … Pas vraiment.
– Est-ce que c’est une limite de ma recherche ? … Non, au contraire !
Cette configuration plutôt déstabilisante dans un premier temps, s’est ensuite avérée être une richesse d’un point de vue scientifique, notamment en terme de triangulation écologique des résultats. Cette double posture d’acteur de la recherche et de superviseur du travail de thèse a été l’objet de plusieurs discussions au fur et à mesure de l’avancement de ma recherche. Ces discussions nous ont permis de constater que (1) ces postures ne sont ni contradictoires, ni incompatibles, et (2) des ressources (outils de suivi, système de double relecture, implication d’une tierce personne) doivent être mises en place pour faciliter la démarche (Pour en savoir plus → lire chapitre 4.1.2, p.115).

 

Enfin, je souhaite déposer ici en vrac quelques uns des questionnements qui clôturent ma recherche et qui, par la même occasion, ouvrent des perspectives pour les travaux futurs :

… De quelle manière les établissements scolaires et autres services éducatifs soutiennent-ils et valorisent-ils la participation des praticiens à la recherche ?

… Qu’est-ce qui est réinvesti à l’issue de la recherche et par qui ? Qu’est-ce qui ne l’est pas et pour quelles raisons ?

… Comment les savoirs co-construits dans le cadre des recherches-développement collaboratives sont-ils institutionnalisés dans les différentes communautés professionnelles ?

… Dans quelle mesure les solutions éducatives développées dans le cadre de la recherche permettent-elle l’évolution des pratiques au delà des praticiens impliqués ?

Corinne et Eric, je vous remercie infiniment pour votre soutien 
et votre accompagnement tout au long de ce parcours !

Licence : CC by-nc-sa

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