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Modèles de formation et architecture dans l’enseignement supérieur : culture numérique et développement humain, dirigé par Brigitte Albero, Teresa Yurén et Jérôme Guérin

3 avril 2020 par Diane Leduc RIPES 95 visites 0 commentaire

Un article repris de http://journals.openedition.org/rip...

Cet ouvrage collectif propose un regard pluriel sur les relations entre les formes architecturales et les pratiques éducatives qu’elles abritent et suscitent. À l’heure des bouleversements que vit actuellement le milieu universitaire (massification, présence accrue du numérique, professionnalisation des enseignants, etc.), les auteurs dressent un portrait original et pertinent pour comprendre comment les architectures universitaires influencent l’activité humaine ayant cours entre leurs murs.

De leur propre aveu, les auteurs ont voulu cibler un lectorat large, soit « tous ceux qui travaillent dans les établissements supérieurs », des concepteurs de formation aux administrateurs d’établissement. À la fois par l’érudition des premiers chapitres que par le caractère impressionniste de quelques textes placés vers la fin du volume, l’ouvrage s’adresse en effet à un lectorat étendu et varié. Les chercheurs intéressés par l’architecture comme espaces de vie, de travail et de formation y trouveront certainement leur compte. Même si l’approche méthodologique est complexe pour le lecteur non spécialisé en formation, en art de construire ou en numérique, le volume devrait intéresser les spécialistes de multiples champs, des sciences sociales à l’éducation, en passant par l’ergonomie et l’architecture.

Les trois premiers chapitres, dont on reconnaît la plume vive de Brigitte Albero, sont denses et mettent la table d’une ambitieuse étude portant sur les formes architecturales et l’activité humaine. On y apprend beaucoup sur la culture numérique à l’université, sur les espaces éducatifs et sur les dispositifs de formation. On y découvre aussi une méthodologie riche combinant plusieurs perspectives et approches : inductive, ethnographique, sociotechnique, holistico-interprétative, analytico-reconstructive. Autant de points d’entrée intéressants pour réaliser l’étude, mais aussi autant de points de fuite qui mènent le lecteur sur de nombreuses pistes, mais dont les liens sont habilement décrits en introduction. L’ouverture du volume suscite la curiosité et les attentes : comment ce collectif a-t-il réalisé une telle étude ? Comment s’articulent les chapitres qui semblent a priori si contrastés ? Quelles relations entre la France et le Mexique sont exploitées ? Ces attentes sont en partie comblées par l’ampleur de cette enquête contenant plusieurs phases, dont la méthodologie a été rigoureusement expliquée dans les premiers chapitres. L’impression générale qui se dégage de l’ouvrage est celle d’un collage de textes portant sur des sujets proches et trouvant pour la plupart leur place grâce au fil conducteur annoncé dès le début. Cette impression se dégage aussi par les différents types d’écriture, qui forment une sorte de mosaïque : tantôt un chapitre résolument scientifique, tantôt un texte plus théorique, tantôt un témoignage d’une expérience en atelier. L’effort de vouloir lier tous les textes à l’intérieur de l’enquête est notable et essentiel. On ne peut que regretter qu’à vouloir tout couvrir, les auteurs principaux se soient un peu perdus dans les nombreuses données et dans l’exigence de les présenter en un seul volume.

Le volume a le mérite d’aborder le numérique en enseignement supérieur - pour certains chapitres parfois de manière timide - et apporte un éclairage d’actualité sur les enjeux liés aux conditions d’études, de travail et de vie générées par les espaces architecturaux universitaires. Même si le choix des thématiques abordées apparait éclectique et engendre à certains moments une perte de cohérence pour le lecteur, la contribution de la plupart des chapitres considérés individuellement n’est pas mise en cause et peut certainement intéresser plusieurs types de lecteurs. À cet égard, il constitue une généreuse contribution au développement humain et au projet social dans lequel ce dernier s’insère.

Bibliographie

Albero, B., Yurén, T. et Guérin, J. (dir). (2018). Modèles de formation et architecture dans l’enseignement supérieur : culture numérique et développement humain. Dijon, France : Raison et Passion.

Licence : Pas de licence spécifique (droits par défaut)

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