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Comment nos villes peuvent-elles contribuer à un monde plus libre ?

24 janvier 2024 par Louis Derrac Blog de Louis Derrac 221 visites 0 commentaire

Un article repris de https://louisderrac.com/2024/01/com...

À l’occasion des JDLL 2023, j’ai participé à la table ronde « Comment nos villes peuvent-elles contribuer à un monde plus libre ? », animée par Antonin Cois, et en compagnie de Nicolas Vivant et Loïc Dayot.

C’était une table ronde entre hommes blancs, et même si, comme le dit Antonin dans son introduction, il a commencé par inviter autant de femmes que d’hommes avant d’essuyer des refus de ses invitées et des acceptations de ses invités, ce n’est pas satisfaisant. L’écosystème du logiciel libre (et du numérique) a vraiment un problème de représentativité, et à l’évidence, je fais partie du problème… Cette question me met de plus en plus mal à l’aise, d’autant que je ne sais pas exactement comment je peux agir à mon niveau, à part refuser de participer à de tels échanges. Je rappelle néanmoins, à toutes fins utiles, l’existence du site Expertes, un annuaire qui répertorie des femmes expertes françaises et francophones.

Ces éléments de contextes partagés, voici la captation de cette table ronde, qui a été également retranscrite par Libre à Lire.

Je vous partage enfin le passage préféré de mon intervention, qui m’a permis de mettre le doigt sur quelque chose d’important pour moi : le non-sens de « l’inclusion numérique ».

Chacun le dit avec ses mots et on va construire un discours commun, mais, globalement, nous faisons le constat que l’éducation au numérique à l’école, au sens large, a pour but, aujourd’hui, même si c’est impensé, de former des travailleurs, soyons clairs, pas des citoyens, même s’il y a des initiatives individuelles très fortes. « L’inclusion numérique », entre guillemets, sur laquelle je reviendrai ou la médiation numérique, a aujourd’hui pour but principal d’accompagner des usagers et des personnes dans l’accès à leurs droits ou à l’administration et pas du tout d’accompagner des citoyens dans un monde numérique.

Pour le dire très clairement, l’exclusion numérique, pour moi, n’existe pas. Pour moi, il y a de l’exclusion sociale sur laquelle on a rajouté du numérique. Aujourd’hui on ne refuse plus que des gens pauvres soient juste pauvres, on veut qu’ils soient pauvres mais qu’ils sachent utiliser des outils numériques. En fait, c’est indécent ! […]

Si le but de la médiation c’est d’accompagner des citoyens à évoluer dans un monde numérique, donc d’organiser des débats, donc de favoriser l’émancipation, c’est-à-dire des gens qui viendraient pour dire « moi j’aimerais bien apprendre à héberger un site web, j’aimerais bien apprendre à faire un peu de vidéo », très bien, cette médiation numérique-là est hyper-puissante, avec ou sans Libre d’ailleurs, je ne suis pas 100 % libriste sur ça tant que c’est émancipateur. La réalité de la médiation numérique, aujourd’hui, c’est de « l’inclusion numérique », entre guillemets ; si ce n’est que faire à la place de ou aider des gens, là on a un vrai problème. Or, aujourd’hui, le cœur de la médiation numérique c’est ça et, en plus, on demande à cette filière de s’autofinancer, on lui demande de trouver un modèle économique. On se donc retrouve dans des trucs qui sont vraiment aberrants.

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Licence : CC by-sa

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