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LinkedIn, tu es sur la sellette par Louis Derrac

18 janvier 2024 par Louis Derrac Blog de Louis Derrac 217 visites 0 commentaire

Un article repris de https://louisderrac.com/2024/01/lin...

« Ce soir, mon entreprise est morte. » La stupeur est totale. Pris de panique par cette terrible nouvelle qui touche votre ami LinkedIn dont vous aviez suivi l’aventure entrepreneuriale – avec beaucoup d’attention et un peu de jalousie -, vous vous empressez de cliquer sur « … voir plus ». Le message se déroule, et là, l’effroi. Vous lisez que son entreprise est simplement renommée. Bingo, il vous a eu, vous avez cliqué. Et il y a fort à parier que l’algorithme notera au passage que vous avez passé du temps sur ce post et le fera remonter dans le fil d’actualité.

LinkedIn soûle-t-il ses membres à cause du personal branding pas toujours interesting ?

Il y a un ou deux mois, j’ai ajouté une page LinkedIn sur ce site pour indiquer ma politique vis-à-vis de ce rézosocial. J’avais fait de même avec une page Twitter, qui a fini par annoncer la fermeture de mon compte en novembre 2022. Le même dénouement est-il inéluctable pour LinkedIn ? À lire ce genre d’article, et à constater moi-même les dégâts de ce « personal branding » omniprésent, peut-être bien. J’en ai déjà parlé dans cet article :

Pourquoi réduire ? D’abord parce que je n’aime pas vraiment ça, Twitter et LinkedIn. De manière générale, je n’aime pas ce que sont devenus les réseaux sociaux dominants, en tout cas vu depuis ma bulle de filtre. Tant pis si ça fait nostalgique ou vieux con de le dire, oui, je trouve que c’était mieux avant. Quand il y avait moins de quantité, plus de qualité. Moins d’algorithmes, moins de pub, moins d’attention, moins de toxicité. C’était quand déjà ?

Voilà, je n’aime pas ces réseaux. Je ne supporte plus l’agressivité et la radicalité qu’il faut fuir, les susceptibilités qu’il faut ménager, quitte à s’autocensurer. Oui, je suis trop sensible pour échanger ou débattre sereinement sur une plateforme comme Twitter. Et paradoxalement, trop militant pour me taire. Dans un autre registre, je ne supporte plus le déballage constant de gloubiboulgas pro/perso pas toujours authentiques. Ça, c’est particulièrement sur LinkedIn. Je n’ai plus envie de me forcer à jouer ce jeu malsain, sous le prétexte (que je me suis moi-même donné) d’en avoir besoin pour être audible, en tant qu’auteur d’articles, en tant qu’indépendant à la recherche de missions, en tant que citoyen avec des idées à faire passer.

Je vais délaisser Twitter (et rationner le reste)

Soyons clairs, je n’échappe pas à la logique du personal branding sur LinkedIn. J’essaye toutefois de respecter deux règles : qualité et quantité. La qualité, dans le sens où je ne partage sur LinkedIn que mes articles les plus importants, ou mes annonces les plus pertinentes pour mon réseau. La qualité, dans le sens également où j’évite toutes les techniques aguicheuses évoquées en partie dans l’article qui ouvre ce billet. Quand je partage un article de mon site, j’en partage le chapô, point. Et je partage toujours des liens. Jamais des posts, avec le lien en premier commentaire, signe absolu qu’on privilégie l’algo au lecteur. La quantité ensuite, évidemment très liée à la qualité. Je me limite à deux ou trois posts par semaine, grand maximum. Parfois rien, et c’est ok. Tant pis pour l’algo.

Linkedin étant pour moi un réseau de mendiants, tout ce que j’y voyais était à vendre. Y compris mes données, mon adresse email, mon temps. J’ai décidé de me retirer, avec mes données, du marché. Je ne suis plus sur Linkedin.

Ploum : Je ne suis plus à vendre sur Linkedin

Régulièrement, je partage (sur LinkedIn) le fait que je pourrais un jour décider de quitter LinkedIn. D’une certaine manière, cette sortie est déjà actée. Son calendrier, pas encore. Parce que contrairement à d’autres autrices et auteurs qui se sont exprimés sur ce réseau social, dont Ploum cité ci-dessus, j’ai pour ma part énormément d’interactions utiles et agréables sur LinkedIn. Que ce soit par messages privés (y compris des propositions de collaboration, essentielles à mon activité indépendante), ou sur le fil d’actualité. Autre point positif, LinkedIn est un réseau social où lorsque je parle d’alternumérisme radical, je ne « prêche pas que des convaincu⋅e⋅s ». D’un point de vue citoyen et militant, c’est très positif, surtout lorsque les échanges qui suivent sont constructifs.

Notons enfin que LinkedIn est à mon sens le « moins pire », le « moins toxique » des réseaux sociaux dominants, pour une raison simple : son modèle économique ne repose pas que sur la publicité, mais sur ses abonnements premium. Cette plateforme échappe donc, en partie, au modèle de l’économie de l’attention. Cette réalité est encore palpable, visible. Cela n’empêche pas que tout ce que nous publions sur LinkedIn nous échappe pour nourrir la bête. Que nous n’avons aucune espèce de contrôle sur nos publications et leur portée. Que si un jour LinkedIn fermait la porte, ou supprimait notre compte, ou réduisait la portée de nos publications, certain⋅e⋅s d’entre nous se retrouveraient bien démunies en l’absence de présence web alternative et résiliente (hébergez votre propre site web !).


Pour conclure : si vous aimez me lire ou suivre mes projets, abonnez-vous à ma newsletter ou au flux RSS de ce site. C’est le meilleur moyen de recevoir de mes nouvelles, loin des algorithmes erratiques et des fils d’actualité infinis. Si vous voulez m’écrire pour échanger, privilégiez les mails : louis.pro [arobase] derrac.com. Je suis bien conscient de vous demander un effort supplémentaire, mais c’est pour notre bien à toutes et tous.

Photo de CHUTTERSNAP sur Unsplash

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Licence : CC by-sa

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