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Le capitole du libre : une incroyable aventure !

Un article repris de https://isf-france.org/node/1742

Résumé de la participation de SysInfo au Capitole du Libre qui a eu lieu en novembre dernier.

Le Capitole du Libreest un événement annuel Toulousain permettant de rencontrer celles et ceux qui œuvrent pour les logiciels libres, ces briques open-source qui garantissent les libertés informatiques et le respect de ses utilisateur·ices.

Parmi les sujets abordés ce week-end, on peut citer Garage, un outil dont le rôle est de répartir des données entre plusieurs auto-hébergeurs fédérés ; un module pour Blender d’import / export de fichier glTF 2.0, un format d’échange 3D libre pour relier des outils 3D entre eux ; ou encore Guix, une distribution GNU/Linux libre qui innove par sa gestion de son écosystème et de son installation. D’autres ont amené des débats ou des retours d’expérience : est-ce que le moteur de jeu libre Godot atteint les performances d’un des moteurs propriétaires les plus en vogue ; comment Keycloak, une brique responsable d’identifier les utilisateur·rices lors de leur connexion à des applications est utilisée dans la vie réelle. Certain·es mêmes démontrent des modèles économiques viables sans contredire la liberté d’accès aux logiciels libres : /e/ OS est par exemple un système d’exploitation pour smartphone respectueux de nos vies privées maintenu par une entreprise appelée Murena, et QGis est un système de visulisation cartograhique dont Oslandia possède l’expertise et peut se faire rémunérer par Orange pour le développement de nouvelles fonctionnalités. Tout cela est possible grâce aux nombreux·ses contributeur·ices qui donnent de leur temps pour permettre à ces outils, pouvant être très perfectionnés, d’exister pour le bien de la communauté.

Ce week-end a élargi notre expérience du logiciel libre, une expérience profondément humaine. Au delà des pages web vitrines, des documentations et des forums, habituels lieux de rencontre des libristes, nous avons vu et interagi avec ces instigatrices et ces instigateurs qui œuvrent pour nous (re)donner nos libertés numériques. Certaines conférences ont délaissé la technique en préférant exprimer leurs réussites humaines. Pour la première fois, la distribution GNU/Linux Flatcar n’a pas été présentée par ses spécificités techniques, mais à travers la manière dont sa communauté, ou plutôt ses communautés, vivent et interagissent. Comment des groupes de personnes, comme le collectif CHATONS ou l’association April, ont prospéré et évolué afin de rendre accessibles les logiciels libres pour le premier, ou de défendre et promouvoir ces mêmes logiciels pour le second.

Une conférence exemplaire a été donnée par la métropole de Toulouse, qui a mis en lumière son ambition et son courage pour libérer et exploiter elle-même ses données. Elle a en premier lieu organisé la récupération et la publication de ces données (comme la quantité de gaspillage dans les cantines ou les relevés de températures dans la ville), puis en second lieu monté une équipe d’analystes et de développeur·ses pour servir le plus grand nombre. Tout cela sans se retrouver tributaire d’une société de service onéreuse et en laissant dans le domaine public les créations réalisées. Ce fut une belle démonstration de force et de qualité de gouvernance de la part d’une collectivité qui s’interroge de bout en bout sur la mise en œuvre de ses projets. Une preuve que le marché des GAFAM et des ESN, pourtant si juteux chez les instances publiques, n’est pas toujours une fatalité, et que le logiciel libre peut sortir des garages pour émanciper les pouvoirs publiques qui deviennent de nouveau capables de maîtriser techniquement leurs outils, dans le respect et l’intérêt de leurs administrés. Voir la vidéo ici.

Ingénieurs sans frontières a fait une apparition dans cet événement, via l’équipe SysInfo qui a proposé un panorama de l’auto-hébergement mis en œuvre au sein de notre fédération. Les deux casquettes de l’équipe ont été soulignées : l’une d’elle est bien sûr d’installer et de maintenir l’infrastructure déployée à la Coordination Nationale, la seconde étant de sensibiliser aux enjeux du numérique via des ateliers, des débats, des publications, etc. La vidéo de la présentation est disponible ici.

Tous ces échanges ont nourri et fait grandir notre vision du logiciel libre. Un projet open-source a beau être techniquement brillant, il ne réussira en tant que logiciel libre qu’à travers sa gouvernance, sa communauté et son adoption. Il se pourrait que ces aspects relationnels et organisationnels comptent davantage que les prouesses techniques, mais sont parfois difficiles à rassembler. Le Capitole du Libre s’est par ailleurs excusé sur le manque de diversité des intervenant·es, et a donc organisé une table ronde pour questionner et débattre sur l’inclusivité de son événement. Nous espérons de tout cœur que les organisateur·ices réussiront à s’améliorer sur ces points, pour que cette aventure soit accessible au plus grand nombre sans restriction.

Ce week-end au Capitole du Libre est un rassemblement d’idées, de concepts, d’échanges et aussi d’éléments à mettre en action dès à présent. Une chose est sûre : c’est nous, citoyen·nes, qui en continuant à utiliser, à partager et à contribuer aux logiciels libres, permettrons d’entretenir ce capital du Libre. On se donne rendez-vous le 1er et 2 avril aux Journées du Logiciel Libre (JDLL)pour la suite ?

Licence : CC by-sa

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