Un article repris du site d’Ingénieurs sans frontières, une publication sous licence CC by sa
D’un côté le rapport intermédiaire (pdf) de The Shift Project [1] commandé par le groupe INSA et visant à repositionner l’ingénieur⋅e dans la société et l’économie, de l’autre la publication du rapport du groupe de travail « Enseigner la transition écologique dans le supérieur » qui a été remis à la ministre Frédérique Vidal en juillet dernier. Ces deux rapports partagent une ambition commune : que l’intégralité des étudiant⋅es soient formé⋅es aux enjeux de la transition écologique et aux moyens d’y répondre. Nous présentons ici un focus sur quelques enseignements de ces deux rapports :
Le groupe de travail du MESRI [2] a rappelé la nécessité de transformer le contenu des formations pour que celles-ci répondent aux enjeux du monde de demain. Pour ce faire, le groupe de travail préconise que la formation à la transition écologique soit intégrée dans les référentiels d’accréditation des écoles et donc, à ce titre, dans celui édité par la commission des titres d’ingénieur⋅es. Au-delà de ces référentiels, l’évolution des formations passera nécessairement par la modification des enseignements délivrés. Qu’il s’agisse de nouveaux enseignements ou l’adaptation d’anciens, il est essentiel de proposer des réponses différentes de celles ayant entraîné la situation actuelle. Toutes ces évolutions doivent également se faire en intégrant l’ensemble des publics concernés, tels que les enseignant⋅es, mais également les étudiant⋅es. Fortement intéressé⋅es par ces questions, les étudiant⋅es sont également les premier⋅ères concerné⋅es par leur formation. En permettant une construction démocratique des formations, il devient possible de s’assurer de la pertinence des réponses proposées.
Le rapport intermédiaire de The Shift Project porte une réflexion didactique sur le pourquoi et le comment d’une intégration des enjeux socio-écologiques aux formations d’ingénieur·es. Forte d’un travail bibliographique relativement poussé et d’une consultation assez large d’acteur·rices ayant déjà réfléchi ces questions, leur analyse en arrive à reconnaître la dimension politique de la technique et à mettre au cœur du référentiel compétences qu’elle propose des objectifs sociétaux comme la réduction des inégalités, la paix et la justice. La notion d’ « ingénieur·e citoyen·ne » portée par ISF et le comité FormIC est mise en avant dans ce référentiel et la réflexion qui le précède. Cependant on peut regretter que les enjeux socio-écologiques soient davantage définis par des contraintes « physiques » que par des dynamiques socio-politiques qui structurent nos sociétés.
Nous ne pouvons que nous réjouir de l’intérêt grandissant de l’exécutif et de la société civile pour les enjeux socio-écologiques des formations, mais ces enjeux doivent désormais se transformer en actions concrètes, en moyens et en un renversement du rapport de force en faveur de ces enjeux et non plus des intérêts économiques d’un petit nombre.
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