Innovation Pédagogique et transition
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Cnam - living lab

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Articles

  • Des flash cards pour faciliter la prise de parole et la mémorisation dans un cours d’anglais

    Jade est enseignante d’anglais au Cnam Pays de La Loire. Elle intervient, dans le cadre de cours en présentiel ou à distance, auprès des élèves de Licence, en entreprise et dans le cadre d’accompagnement individuel.
    Elle utilise des jeux de cartes pour accompagner ses élèves dans leur apprentissage de l’anglais. Le Living Lab s’est entretenu avec elle sur sa pratique pédagogique.

    Living lab Sofa : pourquoi avez-vous décidé d’utiliser des flashcards dans vos cours ?
    Jade :
    l’apprentissage d’une langue étrangère nécessite des temps de mémorisation de vocabulaire et des temps de mise en pratique autour de thématiques variées. J’utilise les visuels des flash cards comme support à la révision et à la verbalisation depuis mes débuts en tant que formatrice.
    Mon intention pédagogique est de sortir les apprenants d’un schéma trop scolaire et d’utiliser le « toucher » et l’image comme vecteur de la mémorisation.
    Ces cartes sont très utiles lors des temps de verbalisation. Montrer des images réduit l’effort cognitif demandé dans une phase d’imagination. L’apprenant peut alors se focaliser sur la mise en pratique du vocabulaire et des règles de grammaire apprises précédemment. Les éléments visuels libèrent l’imagination, ils débloquent la parole.

    Living lab Sofa : quels types d’activités mettez-vous en place avec ces cartes ?
    Jade :
    je propose différents temps d’apprentissage avec mes cartes. Ces temps paraissent plus récréatifs pour l’apprenant. Ils permettent de casser des temps purement transmissifs où l’élève peut être trop passif dans son apprentissage.
    Il est essentiel de créer des variations dans le rythme des séances pour garder l’attention des apprenants et créer les conditions d’une expérience d’apprentissage dynamique.
    Je vais par exemple proposer des activités d’appariement de cartes visuelles avec les textes des objets ou situations représentées. J’essaie de sélectionner des mots qui font souvent l’objet de confusion, comme shirt et skirt par exemple.


    Je me sers aussi de jeux d’images et de mots pour créer les conditions de prise de parole. L’apprenant est invité à raconter une histoire en sélectionnant les éléments qu’il souhaite. Il met ainsi en pratique ses connaissances dans un contexte plus ludique et moins stressant.

    Living lab Sofa : à quels moments de votre cours intégrez-vous ces activités avec flash cards ?
    Jade :
    pratiquement tous mes cours commencent avec des images pour faire parler le groupe et ainsi identifier leur niveau en anglais.
    Je peux également choisir de les utiliser pour introduire des nouvelles thématiques. L’utilisation de ces cartes mémoire en cours d’anglais pour adultes permet d’ancrer l’expérience d’apprentissage et contribue à une meilleure mémorisation des mots de vocabulaire. Manipuler les cartes avec les mains donne l’impression de “toucher” les informations. Les élèves remarquent souvent que le simple fait de tenir les cartes aide vraiment à se souvenir des mots et des idées.
    « C’est comme si nos mains devenaient des complices dans l’apprentissage, elles rendent chaque leçon plus vivante et facile à retenir. »
    Enfin je peux remobiliser des connaissances acquises plus tôt dans l’année par des activités d’évaluation qui sont vécues comme de la révision. Cela favorise une mémorisation dans la durée.

    Living lab Sofa : en dehors de l’apprentissage du vocabulaire sur des objets ou des verbes d’actions, quelles sont les thématiques pour lesquelles vous trouvez les cartes particulièrement utiles ?
    Jade :
    une des thématiques qui fonctionne bien et qui met l’accent sur des difficultés d’apprentissage est l’activité qui propose des cartes d’adverbes de temps. Utiliser et bien positionner les adverbes de temps en anglais est très important pour la construction des phrases.


    J’ai également une activité de pratique avec des cartes de verbes irréguliers.
    Je trouve toujours de nouveaux champs d’expérimentation et j’alimente mon trousseau régulièrement avec de nouvelles cartes.

    Image du trousseau de Jade

     

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    26 janvier par Living Lab Sofa
  • Quiz Wizard : une IA efficace pour créer des QCM et des Flashcards ?

    L’Intelligence Artificielle (IA) est-elle vraiment performante pour faire des quiz ? Brice Hugou, enseignant à l’Institut de la construction et l’immobilier (Ich) a utilisé Quiz Wizard dans son cours, et… il a été plutôt conquis ! Cet outil qui a recours à l’IA permet de générer des QCM et des flashcards à partir d’une thématique, d’un document, d’un texte, d’un lien vers un site web, ou même d’un fichier audio ou vidéo. Le Living Lab l’a invité à raconter son expérience autour d’un café.

    Living Lab Sofa : pourquoi avez-vous utilisé Quiz Wizard ?

    Brice Hugou : je l’ai utilisé dans un cours à distance sur le droit des baux d’habitation. Je cherchais à proposer un quiz d’auto-évaluation à la fin de chaque séance. Cela permettait aux étudiants de vérifier s’ils maîtrisaient les connaissances de base présentées dans le cours.

    Living Lab Sofa : quel est l’intérêt de Quiz Wizard ?

    Brice Hugou : L’outil est simple à utiliser. On se connecte et il nous propose de générer des QCM ou des flashcards à partir d’une thématique qu’on lui fournit. Pour ma part, j’ai mis des intitulés de chapitres de mon cours et je lui ai demandé de créer des questions avec 4 choix de réponses dont une bonne. Et globalement, les propositions de l’IA étaient pertinentes et les réponses plutôt cohérentes. L’intérêt est qu’il en propose beaucoup, ce qui permet de facilement faire le tri. On peut apporter des corrections directement, soit sur les questions, soit sur les réponses ou les supprimer d’un clic si elles ne nous conviennent pas. Enfin on peut les exporter pour les intégrer rapidement dans Moodle, ce que j’ai fait puisque c’est un cours à distance. C’est un vrai gain de temps !

    Living Lab Sofa : un point de vigilance sur l’usage de Quiz Wizard ?

    Brice Hugou : Les limites de l’outils sont celles de l’IA en général. Il faut toujours vérifier que les réponses proposées sont les bonnes, car on le sait, les connaissances de l’IA sont partielles et il lui arrive d’inventer s’il ne connait pas les réponses… Et comme toujours lorsqu’on utilise l’IA, il faut que la thématique que l’on soumet à Quiz Wizard soit précisément énoncée pour que les quiz soient exploitables.

    Living Lab Sofa : quels autres usages envisagez-vous avec Quiz Wizard ?

    Brice Hugou : j’envisage aussi de l’utiliser pour dynamiser mes classes virtuelles ou certaines séances de formation en présentiel. Quiz Wizard permet en effet de faire une exportation des QCM et des Flashcards pour les intégrer directement dans Wooclap.

    Au final, c’est une aide, une source d’inspiration, mais ce qui est produit n’est pas consommable directement. Il faut vérifier que les réponses sont correctes ou ne sont pas redondantes. Le formateur doit garder la main sur ce qu’il fait. Bref, ce n’est pas un outil qui remplace l’humain…

    Pour en savoir plus, voici le lien vers le tutoriel d’utilisation de Quiz Wizard https://living-lab.cnam.fr/creer-des-qcm-ou-des-flashcards-avec-quiz-wizard/

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    12 décembre 2023 par Living Lab Sofa
  • Les Open Badges au Cnam Pays de la Loire – épisode 1 – Premières hypothèses de travail et premiers badges

    L’avant-projet : les premières hypothèses

    En novembre 2021, le Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) des Pays de la Loire a démarré un projet d’innovation pédagogique qui avait pour objectif d’expérimenter la mise en place des Open Badges* dans des dispositifs de formation en alternance.
    Ces open badges devaient permettre une nouvelle forme de reconnaissance pour les alternants, ce qui allait notamment faciliter leur employabilité.
    En effet, le Cnam Pays de la Loire voulait reconnaitre à ses alternants leur capacité à Apprendre à apprendre, leur culture du numérique et également leur engagement écocitoyen. Ces capacités ou compétences, que l’on nomme aujourd’hui “transverses” ou aussi “soft skills”, peuvent être travaillées en formation, mais ne font rarement partie du référentiel des diplômes. C’était donc l’occasion pour le Cnam d’avoir un outil de reconnaissance des ateliers qu’il proposait aux alternants, et pour les alternants, un outil de reconnaissance à faire valoir auprès des entreprises, ce qui participerait de leur motivation à travailler ces soft skills et à leur future employabilité. C’était là nos premières hypothèses.
    Evidemment, l’open-badge (OB) est un objet nouveau. En 2021, il n’y avait pas en France véritablement d’usages installés, et le sujet inspirait et suscite encore beaucoup d’imaginaires.
    Or, quand on parle d’open badge, on parle de “reconnaissance ouverte”. Nous allions nous confronter certainement à un changement de culture. Comment une institution comme le Cnam, garant du savoir et émetteur de diplômes, pouvait s’emparer d’un objet qui a pour vocation de reconnaître l’invisible, l’informel ?

    Nous démarrions alors ce projet avec un tas de questions pédagogiquement passionnantes :

    • Quelles seront les représentations des élèves ?
    • Le dispositif intégrant une démarche de reconnaissance par Open Badges permettra-t-il de créer les conditions de la motivation des élèves à travailler sur la question des compétences transverses de type soft skills ?
    • Quels vont être les critères des premiers usages ou non usages ?
    • En quoi les OB seront différenciants sur un marché du travail ?
    • Est-ce que cela peut renforcer une compétition entre les élèves ?
    • Dans quelles mesures, des usages des open badges permettraient au Cnam de réinterroger ses propres référentiels de compétences ?
    • Les OB vont-ils permettre de mettre en évidence des nouveaux contenus liés aux situations de travail que les élèves rencontrent et souhaiteraient valoriser ?
    • Est-ce que la reconnaissance de capacités développées de manière informelle a autant de valeur en termes d’apprentissage que celles développées dans un contexte académique ?
    • Etc…

    Notre projet allait concerner près de 150 alternants de 7 promotions différentes. Cinq promotions de Licence en ressources humaines (RH), 1 promotion de Master en Responsabilité Sociétale et Environnementale (RSE) et 1 promotion bac+4 de Manager de la chaine logistique (MCL).
    Seraient donc associés à notre projet, des responsables de formation, des tuteurs pédagogiques**, et d’autres personnels du Cnam, qui devaient être “formés et acculturés” à la démarche de reconnaissance par open badges.

    L’acculturation des parties prenantes : de nouvelles questions

    En février 2022, le comité de pilotage du projet est constitué avec 15 personnes, à savoir : 7 responsables de formation, 4 tuteurs pédagogiques, 1 responsable de projet de culture scientifique et technique, 1 conseillère en accompagnement des parcours, 1 responsable du service d’accompagnement pédagogique, le tout encadré par 1 ingénieur pédagogique du Pôle Innovation du Cnam Pays de la Loire.

    “La valeur”, la première des notions interrogées

    En mars 2022, toute l’équipe de pilotage est acculturée aux open badges. Tout le monde est formé à la création d’un badge et sait maintenant de quoi il s’agit et comment ça fonctionne.

    Quelques réactions commencent à émerger : “on risque de perdre la main, ça peut devenir la foire à tout et n’importe quoi !”.
    En effet, ce système de “reconnaissance ouverte”, où chacun a la liberté de reconnaître l’autre, interroge beaucoup notre équipe pédagogique.
    Cela fait apparaître de nouvelles questions : en quoi le fait de reconnaître quelque chose à un camarade a de la valeur ? Et même si c’est le Cnam qui délivre le badge, comment allons-nous évaluer ce type de compétences transverses, sur quels critères ?
    Mais aussi de nouvelles hypothèses : “C’est l’occasion pour les élèves de s’interroger sur leurs propres compétences et sur ce qu’ils veulent mettre en avant les concernant.”
    La confrontation à un nouvel objet, de surcroît numérique, est toujours la source de confrontation. Comme le dit Josiane Jouet, “l’appropriation est un procès” (Jouet, 2004).

    “La dimension réflexive” de création des open badges

    Entre avril et mai 2022, l’équipe projet du Cnam Pays de la Loire travaille sur les open badges qu’ils pourraient proposer aux alternants à la rentrée 2022/2023, s’agissant des capacités d’apprendre à apprendre, des cultures numériques et de l’écocitoyenneté.
    15 propositions émergent d’un travail collaboratif conséquent. C’est là l’occasion pour chacun d’appréhender la dimension apprenante de création d’un badge.
    Le simple fait d’interroger ce que je veux reconnaître permet de toucher la connaissance de près. En effet, c’est le moment d’interroger ce que signifie le badge, ce qu’il raconte, ce qu’il reconnaît, comment il le reconnaît, sur quels critères, sur quels éléments de preuves, comment est-il délivré, par qui, à qui, etc… Ces nombreuses questions, qui d’un point de vue technique ne sont que les métadonnées du badge, obligent un travail réflexif important. Or c’est justement ce travail réflexif que l’on demande à des étudiants de bac +3. Ils vont devoir passer de la description à l’analyse, surtout en alternance ; Ils seront invités à être en observation réfléchie (Kolb).

    C’est dès cette phase de conception, que certains d’entre nous peuvent prendre conscience que la création d’un open badge peut permettre :

    • Pour l’alternant, d’être en observation réfléchie, en analyse de son expérience
    • Pour l’organisme de formation qu’est le Cnam, d’interroger ses référentiels, ses formes d’évaluation.

    Il y a du sens à créer des badges. Mais y a-t-il du sens à les recevoir et à les posséder ?

    Les premiers badges en réponse à l’hypothèse de l’employabilité et la question du rôle du Cnam

    Fin mai 2022, l’équipe a sélectionné 5 open badges qu’elle testera à la rentrée à partir de septembre.

    Ces 5 badges ont cherché à répondre aux hypothèses de la motivation des alternants à s’engager dans un travail sur les compétences transverses et sur celle de l’employabilité formulée dès le démarrage du projet, mais tentent également de répondre à la difficile question du rôle du Cnam dans la délivrance de ces badges.

    • Je m’engage dans l’éco-citoyenneté : deux termes sont ici importants. D’une part, “l’éco-citoyenneté”. Il est nécessaire pour un centre de formation comme le Cnam d’accompagner ses élèves dans les transitions sociétales et environnementales auxquelles ils font face en tant que salarié, futur cadre et plus largement citoyens. D’autre part, “je m’engage”. Aujourd’hui, nos responsables de formation ne sont pas experts du domaine, ils ont eux-mêmes besoin de se former sur ces questions de transition écologique. Aussi, ils peuvent accompagner et faciliter l’engagement, mais ne pouvant prétendre à une expertise sur le sujet, ils ne peuvent pas, au nom du Cnam, certifier d’une montée en compétence sur ce thème. C’est donc aux alternants que revient la mission de “s’engager”.
    • Je m’engage dans le numérique responsable : même remarque que sur le badge précédant. A noté que les responsables de formation pourraient, à termes, s’appuyer sur un travail en cours mené par le Pôle Innovation du Cnam sur le numérique responsable (sensibilisation des élèves à l’usage responsable du numérique).
    • Apprendre et travailler en mode collaboratif : ce badge répond à l’objectif du Cnam d’accompagner ses alternants à “apprendre à apprendre”. Il nous a semblé plus intéressant de focaliser l’attention sur l’apprendre ensemble, sur le travail d’équipe, qui reste une compétence transverse très recherchée par les entreprises. Contrairement aux deux premiers badges, les alternants devront faire la preuve de leur connaissance et de leur savoir-faire, s’agissant d’apprendre et travailler et mode collaboratif.
    • Usage professionnel de la bureautique : Nous parlons beaucoup des usages du numérique des 18-25 ans. Ils sont très centrés sur la communication, le partage et les échanges mais finalement peu sur des usages bureautiques pourtant demandés et nécessaires en entreprise. Pour beaucoup, cette technicité ne fait pas partie du référentiel de leur diplôme, et donc de leurs enseignements. Il nous a donc semblé pertinent qu’ils puissent demander l’obtention de ce badge en apportant la preuve d’un savoir-faire.
    • Ambassadeur du Cnam : c’est un badge qui vient reconnaître l’engagement de certains de nos élèves : celles et ceux qui participent aux salons professionnels, les délégués de classe, celles et ceux qui viennent témoigner ou participent à des focus groupe, toujours dans le but de promouvoir le Cnam et la formation tout au long de la vie.

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    7 décembre 2023 par Living Lab Sofa
  • Engager des élèves hors site dans un débat mouvant en utilisant des Playmobil

    Le Living Lab s’est entretenu avec Catherine, formatrice en gestion de organisations et en gestion de projet au Cnam Pays de La Loire au sujet de sa récente pratique pédagogique. Elle nous raconte.

    J’apprends que ma séance qui porte sur les conditions du travail en équipe ne se fera pas avec tous les élèves de cette unité d’enseignement en salle. Cauchemar ! 7 élèves sur 17 seront à distance. J’ai beau retourner la situation dans tous les sens, pas moyen de les avoir sur Nantes. Ils participent à un atelier de partage de pratiques à Laval dans l’après-midi et il est trop tard pour changer le programme.
    Je vais donc devoir animer un cours en « Co-Modal », c’est-à-dire avec un groupe en présentiel dans la même salle que moi et un autre groupe à distance en visio. Un scénario difficile à tenir d’après certains de mes collègues intervenants qui s’y sont exercés.
    Pas de panique, animer  un petit groupe dans une salle, je sais faire ; adapter mon cours prévu en présence et le basculer sur une modalité à distance, j’ai déjà fait. Ça demande des ajustements sur les choix d’activités ou sur la manière de faire participer chaque apprenant mais c’est possible. Mais les 2 en même temps ?
    Comment s’assurer de garder chacun engagé dans son apprentissage individuel tout en gardant une dynamique de groupe dans ce contexte ? Comment favoriser la mise en pratique, la confrontation et la collaboration, autant de leviers favorisant l’apprentissage alors que les espaces d’apprentissages sont divisés ?
    Cette séance est la clé pour permettre aux étudiants de comprendre ce qui se joue dans le travail en équipe : ce qui relève de la participation, de la collaboration, puis de la coopération. Dans le cadre d’un projet, par exemple, il est important d’identifier à quel moment il est plus sage de faire appel à l’une ou l’autre des dynamiques de travail d’équipe.

    Ces notions sont tellement sujettes à interprétations et à débat que j’ai pour habitude de démarrer la séance par une activité de débat mouvant.
    Pas moyen de changer d’activité, je dois adapter le format. Mais comment bénéficier des apports de cette technique de mise en mouvement et de mise en débat lorsque les participants ne sont pas dans le même espace ?
    Je me souviens alors d’un conseil d’une amie formatrice de formateurs, « lors d’une animation pédagogique, il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur le groupe d’apprenants ».
    Donc si je veux que les élèves à distance participent et s’engagent dans les activités de cette séance, je vais confier aux élèves présents,  un rôle de facilitateur/Intégrateur du groupe à distance.
    J’ai donc attribué des rôles de tuteur-facilitateur du co-modal. L’objectif est de disposer de personnes relais dans le groupe pour m’assurer que tous les apprenants restent engagés et inclus pendant le cours.
    Pour le débat mouvant, chaque élève a choisi un playmobil parmi ceux que j’ai présenté en début de cours. J’ai positionné une caméra mobile avec vue sur une feuille A3 comme celle-ci :

    J’ai pris le temps de bien expliquer les consignes du débat mouvant : se positionner dans l’espace pour ou contre une affirmation et argumenter sa position pour faire bouger les autres.
    J’ai invité les participants présents à positionner leur personnage sur la page symbolisant l’espace de débat, comme ils auraient pu le faire physiquement si la salle de cours était séparée en 2 avec une corde.

    Les participants à distance nous ont indiqué leur position, leur playmobils ont été placés dans leur « camp ». Tout au long du temps de débat, le groupe en salle a bien joué le jeu de les questionner sur leurs arguments et ont déplacé leur playmobils si les positions et propos des uns ou des autres influaient sur leur avis.
    En dépit de quelques moments d’hésitation et d’attente lors du choix des playmobils, mon expérience de débat mouvant en co-modal a pleinement atteint son objectif pédagogique. Le déroulement de l’activité s’est avéré presque aussi fluide que lors de mes sessions habituelles en présentiel. La richesse des échanges et les ajustements de points de vue qui en découlaient ont confirmé l’efficacité de cette approche.
    Si jamais la situation se représente, j’envisage d’utiliser des personnages ou des playmobils moins connotés pour faciliter le choix des participants. Deux participants ne se sont pas beaucoup exprimé pendant l’activité mais cela aurait très probablement été le cas en face à face.
    Cette aventure m’a rappelé que, même dans les circonstances les plus complexes, l’enseignant ou le formateur trouve toujours le moyen d’adapter ses activités au contexte de la séance.

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    27 novembre 2023 par Living Lab Sofa
  • ChatGPT, un atout ou une tricherie ?

    ChatGPT divise la communauté des enseignants. Certains l’accusent de faciliter la tricherie, d’autres préfèrent l’envisager comme un outil pédagogique. Le débat est particulièrement vif pour ce qui concerne l’évaluation des écrits : les mémoires, les rapports de stage, les dossiers… Comment distinguer ce qui relève de la production originale de l’apprenant, donc de sa propre réflexion, et ce qui relève de la recherche effectuée avec l’intelligence artificielle ? S’il n’existe pas encore de règles officielles concernant l’usage des IA dans les évaluations, un certain nombre de pistes émergent pour repenser les modalités d’évaluation. Cet article propose de les passer en revue.

    Dernièrement, Le Living lab Sofa s’était entretenu à plusieurs reprises avec Xavier Aimé, enseignant au Cnam et chercheur en Intelligence Artificielle. Ces entretiens avaient donné naissance à plusieurs articles publiés sur le site du Living Lab du Cnam : un épisode 1 sur les opportunités d’usage de cet agent conversationnel, un épisode 2 montrant comment l’utiliser pour faire un jeu de rôle, et un épisode 3 sur la manière dont les apprenants s’en emparaient. Il était donc tout naturel de revenir vers lui pour aborder cette problématique spécifique de l’évaluation.

    Les logiciels anti-plagiat, un combat perdu ?
    Une première réponse pourrait consister à utiliser les logiciels anti-plagia (Compilatio, ZéroGPT…) pour distinguer des textes écrits par les humains, de ceux générés par une intelligence artificielle. Toutefois ces derniers cherchent des similitudes avec des textes sur internet ou des copies entrées sur une base de données. Or ChatGPT produit un texte qui n’est pas un copié-collé. Il fonctionne grâce à la prédiction : il évalue quel est le texte le plus probable dans un contexte puis il le génère. Il est donc difficile d’identifier ses sources. Pour Xavier Aimé, « ces logiciels ne sont pas capables de détecter du plagiat par l’IA. Les systèmes ne fonctionnent pas. On pourrait éventuellement repérer quelqu’un qui sait mal s’en servir, mais si l’étudiant est un peu « malin », il peut modifier le style d’écriture et le rendre indétectable. Les éditeurs des IA eux-mêmes ont abandonné l’idée de la détection ! La lutte anti-plagiat est perdue d’avance ». Toute tentative d’interdiction semble donc veine.

    Diversifier les modes d’évaluation
    La première réponse à apporter est sans doute, lorsqu’un élève réalise un travail seul derrière son ordinateur (en présentiel ou à distance), de ne pas tout miser sur un écrit pour évaluer sa production. « Le premier conseil qu’on peut donner, explique Xavier, est d’éviter de se fier uniquement à des évaluations par texte ou par réponse écrite. Il est préférable d’intégrer des évaluations variées, telles que des quiz à choix multiples, des évaluations pratiques, des projets en groupe, des présentations orales, etcIl faut donc encourager la participation active, précise Xavier, et favoriser les évaluations qui exigent une réflexion critique, une application des connaissances et la démonstration de compétences pratiques, plutôt que de simples réponses mémorisées ».

    Renforcer le poids des présentations orales
    Concernant les mémoires, Xavier plaide pour un renforcement du poids de la soutenance orale dans la note finale : « Dans mes cours, l’oral compte désormais pour 75% de la note. A l’oral, l’étudiant n’a pas le temps de tricher : on voit tout de suite s’il a compris, s’il maîtrise ou pas. Ce n’est plus la machine qui parle, c’est lui ». L’illusion éventuelle de l’écrit résiste mal au jeu des questions. Evidemment, elles doivent porter sur les contenus présentés, mais aussi exiger une analyse réflexive sur les résultats produits. L’oral peut également être l’occasion de demander à l’apprenant comment il a mobilisé ChatGPT. « Il ne faut pas lui demander frontalement, conseille Xavier, il risque de démentir et on va rester avec des doutes. Mieux vaut lui demander « comment il l’a utilisé ? C’est là que se trouve finalement sa contribution ».

    Citer l’usage de ChatGPT, oui mais comment ?
    L’objectif principal de l’évaluation d’un mémoire est de déterminer la compréhension, la recherche et la capacité de réflexion critique de l’étudiant. Et concernant l’écrit, que faire ? Nous avons demandé à ChatGPT lui-même ce qu’il en pensait. Et voici sa réponse : « il est important que les évaluateurs comprennent comment ChatGPT a été utilisé dans le mémoire. Les évaluateurs doivent s’assurer que l’étudiant a apporté une contribution significative au mémoire, même si ChatGPT a été utilisé pour générer une partie du texte. L’étudiant devrait expliquer comment ChatGPT a été utilisé dans le mémoire dans la section appropriée, comme la méthodologie ou les remerciements. Cela pourrait inclure des informations sur les parties spécifiques rédigées par le modèle, la manière dont il a été intégré dans le processus d’écriture, et l’objectif de son utilisation. Cette explication devrait inclure des détails sur les parties spécifiques générées par ChatGPT et la raison de son utilisation »1.
    Bref, ChatGPT serait une source comme une autre, à intégrer dans sa méthodologie et ses références bibliographiques ?
    Il n’existe pas encore de règles bien établies sur la manière de citer des paragraphes réalisés par ChatGPT. Xavier partage son expérience : « Voici la consigne que je donne : dès lors que l’apprenant a utilisé ChatGPT pour tout ou partie d’un texte, il doit mettre entre guillemet la zone de début et de fin, et mettre en note de bas de page le logiciel d’IA utilisé, la date et le prompt qui a servi à produire ce texte. Car au final, c’est dans ces prompts, qu’on voit sa logique de compréhension, sa progression intellectuelle, c’est là qu’il fait « œuvre de l’esprit », pour reprendre une expression américaine ». Les organismes de formation vont sûrement formaliser des règles et des consignes d’usage dans les mois qui viennent.

    Privilégier l’obligation de moyens à celle des résultats
    Dans les formations en alternance, l’objectif d’apprentissage peut parfois entrer en tension avec celui des entreprises, davantage orientée vers la culture du résultat. Selon Xavier, “ChatGPT tend à renforcer cette tension, car il permet d’arriver plus vite au résultat. L’apprenant lui-même peut être tenté d’aller vers cette solution de facilité. Tout le travail du formateur et du tuteur est donc de lui expliquer l’importance d’apprendre des compétences transférables dans n’importe quel contexte plutôt que de seulement produire des résultats à court terme”. Bref, il faut privilégier une obligation de moyen à celle du résultat…

    Eduquer plutôt que sanctionner
    Comme l’indiquait Philippe Mérieux dans une récente tribune : « Le danger de ChatGPT n’est pas dans la fraude qu’il permet mais dans le rapport aux connaissances qu’il promeut »2. Il convient de responsabiliser les apprenants sur les conséquences de l’usage des IA. Xavier partage ce point de vue, “la solution ne passe pas par des réponses techniques mais par l’éducation des apprenants. Je cherche à les responsabiliser à l’importance de ne pas tricher bien sûr mais surtout à l’importance de réfléchir, de produire par eux-mêmes leur travail. Je les invite à aller rechercher les documents à la source pour citer les auteurs, à comprendre et questionner ce qu’ils produisent, à analyser de manière critique ce qui leur est proposé par les IA, voire à réfléchir aux limites de ce qu’elle a produit, y compris d’un point de vue éthique”. Apprendre à garder le désir d’apprendre !

    Références
    1- Le prompt était : “comment évaluer une formation à l’ère de ChatGPT ?”
    2- Philippe MEIRIEU, pédagogue : « Le danger de ChatGPT n’est pas dans la fraude qu’il permet mais dans le rapport aux connaissances qu’il promeut », Le Monde, 27 mars 2023.

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    20 novembre 2023 par Living Lab Sofa
  • Et si le jeu facilitait l’intégration des élèves en formation ?

    Sylvie HIERONIMUS, responsable de formation au Cnam Pays de la Loire, s’est récemment emparée d’un buzzer connecté pour ludifier la journée d’intégration d’une promo d’élèves. Il s’agit d’une application qu’elle a découvert grâce au Living Lab. Elle partage avec nous son retour d’expérience.

    Living Lab : c’est quoi un buzzer connecté ?
    Sylvie : il s’agit d’une application en ligne permettant de créer une salle de jeu et d’y donner accès aux élèves grâce à un lien généré ou un Qr Code. 

    Living Lab : pourquoi avez-vous décidé d’utiliser ce genre d’application ?
    Sylvie : cela fait quelques années que j’anime la journée d’intégration de mes promos d’élèves. La première partie de la journée porte sur des informations sur l’histoire du Cnam et beaucoup d’autres informations difficiles à retenir dans la foulée. J’utilisais un PowerPoint pour présenter aux élèves toutes les informations nécessaires. C’était purement descendant et au bout de quelques minutes je les perdais. Ils ne prêtaient pratiquement plus attention ni à mon support ni à ce que je disais. Partant de ce constat, je me suis questionnée et ai conclu que c’est peut-être le format du début de la journée d’intégration qui ne convenait pas. J’ai ensuite cherché une alternative ludique et participative. C’est donc sans hésitation que j’ai sauté sur l’outil Digibuzzer qui nous a été présenté par le Living Lab du Cnam.

    Living Lab : comment avez-vous intégré ce buzzer dans votre activité d’intégration ?
    Sylvie : je suis repartie de mon fameux PowerPoint et ai transformé tout le contenu transmissif en format question/réponse. Comme dans la même logique que le jeu « Questions pour un champion ». Au lieu de lire le PowerPoint en donnant directement les informations aux élèves, j’affichais une question avec des propositions de réponse. C’était aux élèves d’utiliser leur culture générale, de faire travailler leur imaginaire pour répondre. Dès le début, je leur avais donné la consigne suivante : vous allez jouer au jeu « Questions pour un champion », vous utiliserez vos smartphones pour répondre aux questions que je vous poserai. Pour chaque question posée, vous aurez des propositions de réponse et libre à vous de choisir celle qui vous semble correcte. Je vous laisse vous connecter à la salle de jeu en scannant le Qr Code qui s’affiche à l’écran. Vous pouvez aussi utiliser l’URL qui s’affiche à côté pour vous connecter. Le principe du jeu est simple : il faudra être rapide et surtout trouver la bonne réponse pour espérer gagner le jeu. Vous l’avez compris, c’est la personne qui cliquera en premier sur le buzzer qui aura le droit de répondre. L’élève qui aura le meilleur score gagnera le jeu.
    Je m’assure ensuite que tous les élèves soient à la salle de jeu pour démarrer.

    Living Lab : comment les élèves ont-ils vécu cette activité ?
    Sylvie : Ils se sont tout de suite pris au jeu. Ils ont pris du plaisir à jouer. Ils étaient impliqués, je les voyais réfléchir aux différentes propositions de réponse. Chacun voulait remporter le jeu. J’apportais des précisions sur la bonne réponse avant de passer à la question suivante.

    Living Lab : quels sont les intérêts pédagogiques de cette activité ?
    Sylvie : Pour une journée d’intégration, je trouve que cela permet de capter l’attention des élèves et libère la parole. Le jeu avec le buzzer a permis de mettre en place une petite compétition pour dynamiser le groupe. Cela permet de faciliter la participation des élèves aux activités suivantes de la journée.

    Living Lab : Recommanderiez-vous l’utilisation de cette application à d’autres enseignants ?
    Sylvie : Oui tout à fait. Elle permet de rendre ludique l’apprentissage tout en impliquant les élèves. Je l’ai moi-même expérimenté et je suis convaincue de sa plus-value pédagogique. J’ai prévu de le présenter aux autres enseignants de la promo afin qu’ils identifient les activités pour lesquelles l’intégration de cette application pourrait avoir un intérêt.

    Lien vers le tutoriel sur le fonctionnement de l’application Digibuzzer

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    13 novembre 2023 par Living Lab Sofa
  • Moi président ! Faire émerger des préconisations d’amélioration d’une formation avec un mur collaboratif

    Nadia Bouvet est responsable de formation au Cnam des Pays de la Loire. Dans le cadre d’une licence gestion des organisations, elle recherchait un moyen de compléter les évaluations individuelles par questionnaire en fin de formation. Elle a imaginé des ateliers de bilan où elle invitait les apprenants à se mettre à la place de leurs enseignants et de leur tuteur ! Avec restitution sur un mur collaboratif.

    Living lab Sofa : quel était votre objectif en réalisant cet atelier ?
    Nadia : Je souhaitais avoir leur avis sur la formation qu’il venait de vivre pendant une année. Je cherchais un outil complémentaire au questionnaire de satisfaction, un outil plus dynamique, qui leur permettrait de recueillir des informations plus qualitatives et plus collectives. J’ai besoin de recueillir des informations factuelles, unité d’enseignement par unité d’enseignement, sur les conditions de travail, le tutorat, les retours d’expériences… ce sont des éléments très importants pour me permettre de préparer ma rentrée suivante dans une logique d’amélioration continue.

    Living lab Sofa : quelles sont les consignes de l’atelier ?
    Nadia : j’ai cherché à mettre en place un atelier constructif, identifiant des préconisations d’amélioration réalistes et atteignables. J’appelle cet atelier, l’atelier « moi, président ». Les élèves sont invités à faire une profession de foi, en se mettant « à la place de ». Et concrètement, ils doivent dire ce qu’ils feraient s’ils étaient successivement « formateur », « tuteur pédagogique », « tuteur d’entreprise » … en interrogeant plutôt le côté positif. C’est aussi l’occasion d’aborder les contenus des cours, ce qu’il faudrait enlever, changer, ajouter… et de donner des conseils pour la future promotion ! C’est toujours amusant de les entendre conseiller aux futurs élèves de davantage s’entraider, d’anticiper, de relire les cours, de faire des sorties de promotion, d’écouter davantage les enseignants ! C’est souvent une mine d’informations pour la suite.

    Living lab Sofa : comment s’est organisé l’atelier ?
    Nadia : J’organise un travail en groupe de 5 pendant 15 minutes. Je leur demande de réfléchir collectivement à différentes questions. Chaque groupe répond à ces questions sur un mur collaboratif. Ensuite je demande à un groupe de restituer sa production à l’oral et les autres groupes peuvent compléter ou commenter ce qui est dit. J’en profite pour demander des éclaircissements ou des approfondissements si besoin. Au final tous les apprenants ont accès au travail de leur groupe mais aussi des autres groupes. Cela donne une vision assez globale de la formation.

    Et les élèves apprécient d’utiliser leur smartphone ou leur ordinateur pour faire ce travail, cela casse un peu la routine.

    Living lab Sofa : comment utilisez-vous les productions de cet atelier ?
    Je fais ensuite un debrief avec les intervenants afin d’améliorer les formations suivantes. Je fais aussi un retour aux tuteurs, individuellement ou à l’occasion des réunions de rentrée. Et je partage enfin les préconisations des anciens aux élèves de la nouvelle promotion.

    NB : On peut utiliser « l’activité Tableau de Moodle » ou Digipad ou Padlet comme mur collaboratif.

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    27 octobre 2023 par Living Lab Sofa
  • Donner de la voix à un texte

    Cliquez ci-dessous pour écouter la version audio de cet article

    Vous préférez écouter plutôt que lire ? Vous n’aimez pas votre voix ? Vous ne savez pas comment prononcer un mot dans une autre langue ?
    C’est à partir de ces constats que Mooneen Raferty, enseignante en anglais au Cnam des Pays de la Loire, a décidé d’utiliser l’outil TTSMaker dans ses formations. Elle nous en parle.

    Living Lab Sofa : qu’est-ce que TTS Maker ?
    Mooneen : C’est un logiciel de synthèse vocale en ligne, 100% gratuit, qui lit instantanément n’importe quel texte et qui le convertit en parole. Il n’est pas nécessaire de se créer un compte ni de télécharger ou d’installer le logiciel. Il suffit de coller votre texte dans la fenêtre de l’application sur la page d’accueil. Vous pouvez ensuite ajuster le débit de la voix qui sera générée, le temps de pause entre chaque paragraphe lu, le volume sonore. Et vous pouvez même choisir si c’est un homme ou une femme qui s’exprime et son style de voix ! Bref, cela offre beaucoup de possibilités.

    Living lab Sofa : pourquoi avoir utilisé TTS Maker ?
    Mooneen : Je cherchais un outil pour faire progresser les élèves en anglais. Ils rencontrent parfois des difficultés pour la prononciation des mots, ils ont parfois du mal à avoir les bonnes intonations. TTSMaker respecte bien l’accent tonique en anglais, il constitue donc un bon outil d’apprentissage pour les élèves.

    Living lab Sofa : comment l’avez-vous utilisé ?
    Mooneen : je l’ai utilisé de deux manières. J’ai d’abord copié une liste de mots sur lesquels les élèves accrochaient pendant les cours, ou qu’ils ne savaient pas prononcer, et je les ai convertis en fichier audio grâce à TTSMaker. Ainsi, les apprenants pouvaient revenir sur ces mots et répéter les sons ou l’intonation chez eux. J’ai aussi réalisé un petit exercice avec un texte à trous sur l’usage des verbes « être » et « avoir ». Une fois l’exercice complété, l’élève peut écouter les réponses, au lieu de simplement les lire. Cela permet de travailler l’écrit et l’oral.

    Et voici la version audio de l’exercice ci-dessus si vous voulez vous entrainer !


    Living lab Sofa : d’autres idées d’usages ?
    Mooneen : oui, je me disais qu’on pouvait aussi l’utiliser pour faire la synthèse vocale d’articles intéressants et ensuite les écouter par exemple, tout en travaillant. Cela permet d’alterner un peu avec la musique ou la radio que nous avons l’habitude d’écouter en faisant du sport ou même en voiture ! C’est un des points forts de cet outil en ligne. Non seulement il permet de faire lire par une voix off n’importe quel texte écrit mais vous pouvez aussi télécharger la synthèse vocale du texte et le conserver.

    Living lab Sofa : qu’en pensent les apprenants ?
    Mooneen : j’ai montré l’outil à plusieurs élèves, surtout pour la prononciation, et ils sont impressionnés ! Il peut servir à donner une plus grande autonomie aux élèves ayant des besoins éducatifs particuliers, en leur permettant de travailler de manière indépendante et d’adapter leur rythme de travail. Un accélérateur d’apprentissage en quelque sorte…

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    19 octobre 2023 par Living Lab Sofa