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Au sujet de Formateur en ligne : vers un modèle d’action

Un article repris de http://journals.openedition.org/dms/2896

« Choisir un article parmi ceux publiés dans votre revue ces 15 dernières années qui traiterait d’un sujet qui selon vous a été et est encore pertinent, et qui pourrait (ou non) l’être encore dans le futur. » [1] Telle était la commande passée aux rédacteurs en chefs des revues participant à ce numéro et c’était mission impossible. Mission impossible et mission paradoxale, car nous n’oublions pas que nous sommes, à DMS, les auteurs de cette consigne que nous avons tant de mal à nous appliquer à nous-mêmes ! Quinze ans de publications, à raison de 4 numéros par an, font, en effet, un corpus dépassant les 225 articles. Pourquoi donc proposer de revenir sur « Formateur en ligne : vers un modèle d’action » ?

Un article de Monique Grandbastien, Pierre Moeglin et Daniel Peraya, « Au sujet de Formateur en ligne : vers un modèle d’action », Distances et médiations des savoirs [En ligne], 23 | 2018, mis en ligne le 17 septembre 2018, consulté le 07 novembre 2018. URL : http://journals.openedition.org/dms/2896

Parce que, comme nos lecteurs l’auront deviné, parce que le « sujet pertinent », en l’occurrence, est le formateur et nous allons expliquer dans les quelques lignes qui suivent pourquoi, par rapport à ce sujet, le texte de J. Béziat nous a semblé particulièrement adapté à la commande.

Une première raison est que la présence du formateur renvoie à la dimension humaine de l’accompagnement de l’apprenant. Or, c’est à cette dimension que notre revue a consacré de nombreux articles. Le formateur, quel que soit le mot choisi pour le désigner, est là et probablement sera-t-il toujours là. Simplement son rôle évolue au fil du temps. Et c’est ce que, précisément, cet article nous rappelle.

Deuxième raison, la démarche de recherche qui sous-tend cet article a également pesé dans notre choix. Le résultat exposé est le fruit d’observations longitudinales du terrain avec des instruments complémentaires (enquêtes, questionnaires) éclairées par une longue expérience de terrain. Ici encore, le choix de cet article nous paraît bien représenter l’orientation que, plus que jamais, nous souhaitons donner à notre revue : la conjonction de données empiriques, recueillies sur le long cours et interprétées à la lumière d’une méthodologie éprouvée. Rien que de très normal, certes. Mais rare en une époque où les controverses sur la formation à distance suscitent surtout des avis à l’emporte-pièce.

En découle la troisième raison – raison principale – de notre choix : l’auteur de cet article propose un modèle du rôle du formateur. Et ce modèle nous semble suffisamment efficace pour examiner les nombreux paramètres en jeu. Suffisamment général aussi pour se prêter à une réflexion, des réactions, des contre-propositions ne s’arrêtant pas au cadre franco-français.

Pourquoi ce modèle ? Et d’où vient son efficacité ? L’objectif de J. Béziat est « d’articuler les différents types d’action qu’un formateur à distance est amené à réaliser dans le cadre de son intervention pédagogique ». : « Nous ne travaillons pas sur les spécificités du tuteur et de l’enseignant, mais sur l’action qu’ils peuvent être amenés à réaliser auprès de l’étudiant en train de se former à distance. » (§ 3). Il propose donc une modélisation des actions d’encadrement autour de dimensions génériques structurées : a) les « champs d’action » (enseigner, encadrer, accompagner et mettre en œuvre ; b) les attracteurs de l’action, responsables des variations de la situation et du contexte (les contenus de formation, les individus, les activités, le groupe) ; c) les espaces d’action, d’une part les interactions possibles (individuelles ou avec le groupe) et le dispositif de formation (activités, ressources). Enfin, dans ces espaces l’auteur inscrit les différentes postures de formateur (médiateur, coordinateur, animateur/régulateur et ergonome) et les déterminants de l’action, qui permettent la régulation et l’adaptation de l’action aux différents contextes. Brièvement résumé, ce modèle peut paraître exagérément complexe. Mais en réalité, il est extrêmement flexible et la polarisation sur certaines dimensions permet d’identifier des configurations caractéristiques de certains modèles de formation distance. Il faut relire cette proposition pour en (re)découvrir la finesse, mais aussi son actualité.

Chaque lecteur pourra donc à partir de ce modèle interroger ses propres conceptions. Surtout la communauté éducative dispose avec lui d’un excellent instrument pour permettre aux futurs formateurs à distance d’appréhender les différentes facettes de leur métier et à ceux qui l’exercent déjà de prendre le recul nécessaire à l’évolution de leurs pratiques. Telle est aussi la vocation de DMS : recueillir et interpréter des données pour la recherche, mais également produire des éléments de réflexion directement assimilables par les praticiens et futurs praticiens.

Pour citer cet article
Référence électronique

Monique Grandbastien, Pierre Moeglin et Daniel Peraya, « Au sujet de Formateur en ligne : vers un modèle d’action », Distances et médiations des savoirs [En ligne], 23 | 2018, mis en ligne le 17 septembre 2018, consulté le 07 novembre 2018. URL : http://journals.openedition.org/dms/2896

Licence : CC by-sa

Notes

[1Traduction libre de la demande faite en langue anglaise aux autres revues qui contribuent à ce numéro

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