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L’usage du digital et l’individualisation de la formation

25 juillet 2016 par misslearninganddevelopment Veille 373 visites 0 commentaire

Un article repris de https://missmoocparis.wordpress.com...

Comment améliorer sa performance et assurer son autoemployabilité ? L’expérience d’une startup MoovOne !

coachingCe qui est magnifique dans mon métier de responsable de formation, c’est que l’on accompagne le changement. On cherche, on explore, on teste, on rencontre … des hommes qui veulent faire changer ce qui existe.

J’ai eu envie de vous faire partager la vision d’un trio familial (le père et ses deux fils) qui a créé une startup dont le but premier a été de permettre de démocratiser le coaching grâce au digital. Deux d’entre eux se sont livrés avec l’enthousiasme et la passion qui les caractérisent.

Qui êtes-vous ? Quelle est l’histoire de votre startup ?photos manoukian family

Ce que me confie Alain, c’est qu’en fait, ce sont trois histoires qui ont convergé vers une idée commune.

Alain Manoukian, le père, s’est orienté vers le métier du coaching après une expérience opérationnelle de direction d’entreprise du secteur informatique. Ce qui le surprenait dans le milieu de la formation et de l’accompagnement, c’est que « la formation était cantonnée à une partie très infime et on se souciait pas de l’amont, on se souciait pas de l’aval, il n’y avait pas d’opérationnalité ni du retour sur investissement (ROI) et ça, ça me gênait quelque part. C’est bien de donner des outils à priori, c’est bien de former, mais, si on accompagne pas derrière, si on ne met pas un processus qui permet à la personne de travailler sur l’essentiel de ce qu’elle est, sur ce que l’on ressent à l’intérieur avec les motivations qu’on appelle intrinsèque, les croyances, les représentations, on a nécessairement des pertes ! ».

Hugo, c’est le grand frère ! Il a vécu une expérience d’intrapreneur dans un grand groupe d’ingénierie où il a appris à développer son business à partir de rien dans un secteur qu’il ne connaissait pas. C’est à ce moment qu’il a bénéficié d’une formation mixant présentiel et accompagnement individuel qui l’a marquée par sa richesse : « j’ai trouvé que j’avais beaucoup de chance car peu d’entreprise propose ce type de formation surtout aux juniors ; l’accompagnement individuel est très puissant ». Son expérience professionnelle et son vécu familial auprès de son père lui ont permis de se forger l’idée que « c’est ça l’avenir » en pensant à ce dispositif qui mélange le groupe et l’individuel : il s’est dit « ouah » !

Il a fait aussi le constat que « l’accompagnement individuel est difficile à mettre en place. Cela demande beaucoup de logistique, beaucoup de déplacements. »

Axel, le frère cadet, lui aussi issu d’une école de commerce avec un cursus international, avait un tempérament « d’entrepreneur, de challenger ». Un jour il a confronté son père :

« Le coaching, c’est très haut de gamme, c’est très corporate, c’est pour les patrons ! Mais il faut que tu te déplaces à chaque fois, c’est pas très agile ! C’est long…et c’est élitiste ! »

C’est alors que l’idée de MoovOne a germé.

« On s’est dit : il faut que le digital joue sa place,moovone joue son rôle ; de démocratiser les choses qui était possible dans la vraie vie mais difficile à mettre en place ; de le démocratiser par l’accessibilité, par la simplicité du process et également par les tarifs. En fait on a repris la tendance majeure qu’il y a aujourd’hui dans l’univers du digital qui est de rendre possible et d’industrialiser une pratique qui était auparavant complexe et coûteuse »

partage Hugo. L’idée est que, demain, les entreprises puissent utiliser l’individuel comme un outil à part entière de développement de compétences.

Mais l’idée principale c’est « de démocratiser l’approche, pour faire que tout à chacun puisse y accéder ; d’abord pour les particuliers à des fins professionnelles et ça c’est « MySuccess ». La vie, ce n’est pas un long fleuve tranquille et ce n’est pas pour autant que tout le monde n’a pas le droit de réussir sa vie. Ça a été notre leitmotiv, la mission, la vision que l’on avait, c’est ça : simplifier, banaliser l’approche, faire en sorte que le maximum de personnes puisse y accéder. C’est çà MoovOne. »

Votre idée, c’est donc d’utiliser le digital pour permettre aux salariés d’accéder plus facilement au coaching individuel et donc d’augmenter leur performance ?

« Oui, mais MoovOne n’est pas une entreprise d’e-learning. Quand on pense au digital au sein de la formation, le premier réflexe, c’est e-learning. Le e-learning est positif mais il a quand même montré ses limites sur les aspects d’engagement. Notre projet, lui, traite de l’humain. Derrière l’usage digital, notre volonté est de démocratiser des plans de développement des compétences individuels. Nous sommes plutôt tournés vers le côté softskills, donc vers les compétences comportementales et humaines qui donnent toute la valeur ajoutée d’une personne.

On s’est dit : ce qui n’existe pas aujourd’hui, c’est la possibilité d’avoir accès à des experts coachingdu développement individuel, du développement de la performance, qui sont aujourd’hui des formateurs mais aussi des coachs professionnels et la possibilité d’y avoir accès en quelques clics, suivant un modèle. On a repris pas mal de choses, si on y pense, des start-up connues comme Uber ; c’est-à-dire de spécifier réellement le niveau de service qu’on attend, de garantir le niveau d’exigence vis-à-vis des consultants que l’on intègre et de garantir à l’utilisateur qu’il ait ce pourquoi il nous a acheté, c’est à dire, la qualité de service et la fiabilité des consultants.

Les critères et l’exigence de notre cahier des charges ont été relativement élevés. D’entrée on a dit, si on choisit ce modèle-là, il faut que les consultants comme on les appelle chez nous, soient des professionnels et qu’ils soient tous certifiés par les fédérations. Ils ont tous aussi une expérience managériale opérationnelle.

Avoir aussi une plateforme, c’est aussi la nouveauté que l’on n’a pas forcément évoqué. Au-delà du skype et du webex que l’on connait, la plateforme qui est développée permet de gérer complètement le contenu des formations et des coaching. »

C’est une plateforme que vous avez complètement développé pour MoovOne ?

« Oui, on a appliqué une méthodologie qui s’appelle le lean start-up ; le lean est une méthodologie issue de l’industrie qui a été appliquée depuis quelque temps au modèle de création d’entreprise ou de création logicielle ; la principale contrainte de ce modèle est de créer avec les utilisateurs finaux la solution ; c’est une méthode dite agile qui permet par des itérations successives de venir ajouter des fonctionnalités les unes après les autres mais qui répondent à un vrai besoin et enjeu du client.

C’est pour cela qu’à partir de début de l’année dernière, on a commencé à sortir les premiers visuels de la plateforme ,les premières fonctionnalités qui n’étaient pas vraiment développés, c’est ce qu’on appelle mock up, c’est du maquettage. A partir de là, on les a montrés à des DRH, à des collaborateurs qui pourraient être utilisateurs pour qu’ils nous orientent dans les choix technologiques et les choix de présentations qu’on allait faire. » La plateforme a été désignée pour et par les utilisateurs. »

A votre avis, quel est l’impact de l’usage de tels outils dans l’entreprise ?

« Nous on est des petites fourmis qui font bouger des petites pierres qui amène à bouger une montagne ».

« On participe à l’acculturation digitale. D’une certaine façon, grâce à la plateforme et à l’outil, on permet à des managers de prendre conscience du management distant et de la capacité à se mettre en place des outils.

C’est une vraie question aujourd’hui dans beaucoup d’entreprises sur laquelle la France est relativement en retard. On permet de faire comprendre le sens de l’acculturation digitale et de lever les blocages, les freins du type « je ne vois pas à quoi ça sert », « je n’ai pas envie d’y aller », « ça va rien m’apporter ». On le voit quand on présente notre solution, « Hou là là, la Visio, je ne sais pas trop comment ça va se passer ! »

Trois mois après le démarrage, tout le monde a totalement oublié qu’on était en visio et on nous dit « j’étais vraiment avec la personne et j’ai eu une vraie relation ». Les peurs sont dépassées par l’expérience.digital experience

On ouvre le champ sur le digital : ce n’est qu’un outil au même titre que le téléphone au début dans les années 30, 40 ; il n’y avait que le face à face, le téléphone est arrivé, on a maitrisé sa peur pour aller au téléphone. Aujourd’hui, c’est la Visio. Demain, ce sera l’hologramme ou autre chose.

Dans tous les cas ça fait partie des outils à maitriser pour un manager ; l’intelligence digitale doit être maitrisée au même titre que l’intelligence collective, émotionnelle, voire relationnelle, voire culturelle.

Les milenials, comme on les appelle aujourd’hui, qui arrivent sur le marché, veulent de plus en plus, participer, être engagés et, la seule façon, c’est de mettre en place de l’intelligence collective. Pour que l’intelligence collective puisse réellement exister, il va falloir transformer le modèle managérial en silo à un mode manager responsable, voir à un mode entreprise libérée. (Cà ! c’est le dada d’Alain !! il a même écrit un livre « le manager responsable » !)

Le digital va être intégré. Aujourd’hui c’est plus un aspect dans lequel on doit se former, s’informer, mais demain cela fera partie de la vie de tous les jours, comme apprendre l’informatique dans les années 70- 80 – 90, comme savoir conduire ou l’anglais. Et je suis convaincu que çà risque d’être un gros gros frein des organisations.

La démocratisation du coaching, c’était votre première étape, quelle est la finalité de votre projet ?

En plus de se développer à l’international, l’avenir de MoovOne, c’estconnaissance de soi de digitaliser la connaissance de soi, l’identification de ses forces et faiblesses dans l’entreprise, c’est de proposer un outil complémentaire qui va permettre au niveau individuel d’identifier sur le plan humain et comportemental les forces et les axes de progrès, pour au final, se responsabiliser dans les actions de développement et de formation choisies auprès de son entreprise.

Pourquoi ? On constate que les actions de formations sont décidées la plupart du temps lors de l’entretien annuel, donc par qui ? Par le manager direct qui, lui-même, n’a pas toujours les bonnes grilles de lecture pour savoir ce qui est nécessaire pour son collaborateur.

Ce qu’on veut, c’est proposer un outil scientifique. On travaille avec le laboratoire de psychométrie du CNAM et de la Sorbonne afin de développer un outil scientifiquement prouvé qui permet d’identifier ses comportement suivant 7 dimensions. On retrouve la créativité, l’agilité, la proactivité…

On cherche à faire une boussole au niveau individuel.Dans un monde digital , il faut que les gens aient accès à l’information et soient autonomes et maîtres de leur avenir et, pour cela, il faut avoir un point de départ .

C‘est ce qui manque en entreprise. Si le manager dit qu’il faut travailler cela, et qu’on y croit pas ; cela ne marche pas.

Cette photographie à un instant T au regard d’un référentiel collaborateur, collègue, managérial et qui permet d’avoir le recueil d’un certain nombre de dimension d’intelligence à opérer aussi bien relationnelle, collective, émotionnelle, culturelle, de leadership, nous permettra d’avoir un photographie à un instant T et de décliner tout le programme « Train and Coach » éventuellement à suivre en fonction de l’endroit où se trouve la personne. Ensuite on refait une photographie ; il y aura toujours le lien avec le manager. C’est un complément intéressant qui donnera à la fois plus de rigueur et de ROI des actions de formation et de Train and Coach qui seront opérées. Cela s’inscrit dans un programme complet, c’est le programme IDENTIFY chez nous qui permettra, de par ses axes de progression, de faire tout le cursus complet qui permettra de boucler la boucle.

C’est l’autoemployabilité du collaborateur qu’on travaille.

L’objectif est que ce soit lancé en beta à partir d’octobre, novembre 2016. On veut proposer cette offre en blended avec des modèles traditionnels de formation en groupe mais aussi avec des MOOC. Demain, on pourra peut-être aller plus loin dans un MOOC de management par exemple : trouver à la fois du contenu qui aurait été pensé digital par des ingénieurs digitaux complété avec un côté humain.

Démocratiser le coaching individuel pour permettre d’améliorer sa performance. Accepter le changement et appréhender le monde digital. Utiliser l’intelligence collective. Mieux se connaître et être responsable pour choisir les actions de développement dont on a vraiment besoin. Travailler son autoemployabilité.

Voici des enjeux majeurs que peuvent porter les RH pour demain !

Merci à Alain et Hugo Manoukian pour leur confiance et leur passion commune pour ce projet ; pour leur croyance en l’homme responsable.

sac Miss L&D

Miss L&D


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