Innovation Pédagogique et transition
Institut Mines-Telecom

Une initiative de l'Institut Mines-Télécom avec un réseau de partenaires

Publier en format électronique (1) : formats et outils

8 février 2016 par Pierre-Julien Guay Veille 1096 visites 0 commentaire

Un article repris de http://www.vteducation.org/fr/artic...

Publier en format électronique (1) : formats et outils

.

Un article issu du site http://www.vteducation.org

Portrait de Pierre-Julien Guay

Par Pierre-Julien Guay, le 5 octobre 2015.

Cet article de Pierre-Julien Guay, coordonnateur à la Vitrine technologie-éducation, est le premier d’une série sur la production de livres numériques. Il est consacré aux formats numériques et à une introduction aux outils d’édition.

 La création et la diffusion du contenu éducatif sont au cœur de l’enseignement. Ce contenu est maintenant diffusé le plus souvent sous forme numérique et nécessite parfois des investissements considérables pour sa production. Fort heureusement, le contenu existant peut souvent être partagé de manière à encourager sa réutilisation. En juin 2012, le Congrès mondial des Ressources éducatives libres (REL) fût l’occasion d’adopter la Déclaration de Paris sur les REL de l’UNESCO, première étape pour l’instauration de politiques de partage des ressources pour l’éducation.

Aujourd’hui, grâce aux réseaux informatiques et aux appareils mobiles, il est possible d’avoir avec soi une véritable bibliothèque de documents de référence et de notes de cours, d’où l’idée pour un enseignant d’y ajouter ses propres productions sous forme de livre numérique.

Le livre numérique est simplement un emballage d’éléments textuels, d’images, de sons ou de vidéos, accompagné d’une liste d’assemblage pour une présentation à l’écran. Le contenu peut comprendre des hyperliens et des éléments interactifs, tel un diaporama, ou la possibilité de transmettre un formulaire rempli pour la remise d’un devoir ou d’un examen.

Comme pour toute ressource numérique, la notion d’accessibilité des contenus est essentielle. Il s’agit de s’assurer que l’apprenant puisse adapter la présentation du contenu selon ses besoins, par exemple, en ajustant la taille des caractères, en affichant des sous-titres ou en utilisant la synthèse vocale.

Les ressources numérique représentent une véritable lueur d’espoir pour les personnes handicapées qui, du coup, peuvent espérer sortir de leur exclusion en allant acquérir des compétences leur permettant par la suite d’assumer un rôle constructif dans la communauté. Si étudier dans le confort de son foyer revêt un intérêt certain pour l’étudiant typique, il représente souvent la différence entre obtenir ou non un diplôme et des qualifications pour une personne handicapée. L’accessibilité concerne donc toutes les déficiences, qu’elles soient visuelles, auditives, motrices, cognitives, neurologiques ou liées à la parole. Au Québec, plus de 800 000 personnes se « qualifient » à titre de personnes handicapées qui souhaitent percevoir, comprendre, naviguer et interagir de manière efficace dans l’univers numérique, mais aussi y créer du contenu et y contribuer.

L’accessibilité conditionne fortement le choix des formats de fichiers et des outils d’édition. De prime abord, l’utilisation du format PDF, développé par Adobe, semble évidente. Après tout, un fichier PDF est simplement l’impression électronique d’un document dans un format déterminé. Bien qu’il existe des techniques pour que le texte puisse être redistribué à l’écran si l’apprenant souhaite modifier la taille des caractères dans un document PDF, la majorité des outils actuels se limitent à une taille fixe ; on peut grossir les caractères en zoomant, mais il faudra faire défiler le document pour poursuivre la lecture.

Une autre difficulté d’utilisation du format PDF est liée aux outils utilisés pour le produire. Si ce format été normalisé au niveau international (ISO 32000), Adobe propose des fonctions en format propriétaire, dont le Flash qui n’est pas reconnu par Apple, dans une tentative de maintenir les consommateurs dans leur écosystème. L’objectif est de s’assurer que les documents sont lisibles sur la majorité des appareils.

Une nouvelle norme, appelée EPUB 3 (ISO 30135), a justement pour objectif de permettre l’interopérabilité pour l’ensemble des appareils de lecture, pour autant que les applications de lecture soient compatibles à cette norme. La compatibilité à la version EPUB2 est la plus répandue ; plus limitée, elle permet la reproduction essentiellement du texte et d’illustrations.

Le format EPUB permet deux types de distribution :

o La mise en page fixe reproduit en fait la présentation « imprimée » du PDF pour un format d’écran donné et les difficultés liées à l’impossibilité de modifier la taille des caractères. Cependant, elle ajoute des éléments d’interactivité, comme des diaporamas, supportés avec plus ou moins de succès dans les applications de lecture de documents. 

o La mise en page redistribuable consiste à laisser à l’application de lecture le soin d’assembler le document en fonction de la taille de l’écran et des choix de polices ou de tailles des caractères. Cela signifie que la taille et la position des blocs de texte et d’illustrations peuvent varier tout en conservant un ordre de présentation précis. Dans ces conditions, le nombre de pages n’a plus vraiment de sens.

Les outils d’édition

Les notes de cours sont typiquement constituées d’un assemblage personnalisé d’éléments par un enseignant. On souhaiterait idéalement pouvoir ouvrir un livre numérique pour déplacer, ajouter ou retrancher des sections, ce qui suppose l’importation de fichiers EPUB. Malheureusement, l’édition numérique se fait dans une arène où s’affrontent de grands joueurs qui tentent d’imposer leur propre format et outils.

Pour arriver à réarranger les éléments d’un livre numérique, il faudra sortir les composants de leur emballage. Et c’est très simple, puisqu’un fichier EPUB est un fichier ZIP déguisé. Il suffit de modifier l’extension de fichier de EPUB à ZIP et, en décompressant l’archive, on retrouve tous les fichiers de textes, de sons et d’images qui peuvent être modifiés individuellement.

Nous aurons l’occasion de découvrir plus en détail quelques-uns des outils d’édition, mais pour l’instant, on peut esquisser le paysage avec des outils qui vont de l’amateur au professionnel.

Dans le milieu de l’éducation, iBooks Author, le logiciel d’Apple disponible également en version Windows, séduit facilement les utilisateurs et en met plein la vue. La compatibilité avec EPUB se cache dans deux gabarits, l’un fixe, l’autre redistribuable, qui doivent être choisis dès la création d’un nouveau document. On écarte du coup toute une gamme d’éléments interactifs propriétaires proposés afin d’imposer un format propriétaire visant à maintenir les consommateurs dans un écosystème commercial.

Du côté des logiciels libres, on peut utiliser LibreOffice et l’extension Writer2ePub.  On trouvera des modes d’emploi sur le site de Framasoft et de OpenOffice. La qualité du document final pourrait ne pas convenir à ceux qui ont des exigences très précises. Il faudra alors « mettre les mains dans le cambouis » en modifiant les feuilles de styles CSS, en faisant provision de patience et de volonté d’apprentissage.

Enfin, Adobe propose InDesign qui peut exporter aussi bien en PDF qu’en format EPUB. Avec l’offre de la Vitrine technologie-éducation, toute la suite Creative Cloud peut être utilisée pour moins de 10 $ par année, c’est donc une solution très abordable. Être aux commandes d’un tel outil professionnel, c’est gérer jusqu’à 58 palettes différentes pouvant flotter partout dans l’espace de l’écran avec des éléments gris sur fond noir. Piloter la station spatiale internationale doit sembler beaucoup plus simple en comparaison.

Dans le prochain article, nous vous présenterons justement un banc d’essai d’Adobe InDesign.

Licence : CC by-nc-nd

Répondre à cet article

Qui êtes-vous ?
[Se connecter]
Ajoutez votre commentaire ici

Ce champ accepte les raccourcis SPIP {{gras}} {italique} -*liste [texte->url] <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Suivre les commentaires : RSS 2.0 | Atom